"Personne" ne peut "exclure du PS" ceux qui ont appelé à voter pour Emmanuel Macron dès le premier tour et souhaitent participer à sa majorité présidentielle en cas d'élection, a affirmé mardi l'ex-Premier ministre Manuel Valls devant ses proches.
Valls veut en être. "Il serait étonnant que ceux qui ont amené le candidat du PS à un tel niveau nous dise qui est au PS ou pas", a lancé l'ancien chef du gouvernement, en allusion à la déroute de Benoît Hamon au premier tour de la présidentielle (moins de 6,4%), selon des propos rapportés par plusieurs participants.
Si Emmanuel Macron parvenait à l'Élysée le 7 mai, "nous devons participer à cette majorité présidentielle, et soyons plus clairs, à la majorité gouvernementale qu'il faudra construire" et "soutenir un gouvernement qui d'une manière ou d'une autre sera d'unité nationale ou d'entente républicaine. C'est un changement de culture", a affirmé Manuel Valls, devant environ 200 personnes, dont un quart de parlementaires.
"Nous sommes socialistes, personne ne peut nous exclure", a insisté l'ancien Premier ministre, qui s'était attiré de vives critiques au PS en appelant fin mars à voter Macron dès le premier tour. Si Manuel Valls et ses proches ambitionnent de participer à une future majorité comme socialistes, Emmanuel Macron comme le patron du PS Jean-Christophe Cambadélis ont toutefois prévenu régulièrement qu'il ne pourrait y avoir de double étiquette PS-En Marche !.
"Il y aura d'autres rendez-vous". Mais l'incertitude demeure encore quant aux investitures des candidats d'En Marche !, qui devraient être repoussées après le second tour, en laissant ainsi ouverts des accords avec certains candidats PS. "Qui pense sincèrement que nous pouvons bâtir des alliances avec Jean-Luc Mélenchon ? Soyons bien conscients. Il y aura d'autres rendez-vous", a lancé Manuel Valls devant 40 à 50 parlementaires. Quant à "une campagne autonome du PS", comme le proposent certains ténors PS, "mais pour quoi ? Mais pour qui?", a-t-il écarté.
"Marine Le Pen peut l'emporter". À propos du second tour le 7 mai Macron-Le Pen, Manuel Valls a lancé une "mise en garde": "rien n'est fait. Rien n'est joué. Marine Le Pen peut l'emporter". "Il y a une lame de fond puissante nourrie de dégagisme, de réaction, de nihilisme de droite et de gauche", a-t-il averti.
Dans la salle se trouvaient notamment côté gouvernement le ministre Patrick Kanner et le secrétaire d'État Jean-Marie Le Guen. Ainsi que les parlementaires les plus proches de Manuel Valls: Didier Guillaume, Olivier Dussopt, Philippe Doucet ou encore Malek Boutih.