Manuel Valls était l'invité d'Europe 1 le jeudi 18 juin 2020. 1:40
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Céline Brégand , modifié à
À la suite des violences urbaines survenues à Dijon le week-end dernier entre des membres de la communauté tchétchène et des habitants des Grésilles, Manuel Valls, ancien Premier ministre, s'indigne jeudi sur Europe 1 que l'affaire se soit réglée par une trêve entre les deux groupes qui se serait décidée dans une mosquée.
INTERVIEW

Après les violences urbaines survenues à Dijon entre vendredi et lundi entre des membres de la communauté tchétchène et des habitants du quartier des Grésilles, des représentants des deux communautés se seraient rassemblés mardi soir dans le jardin d'une mosquée de la banlieue de Dijon pour convenir d'une trêve, selon les informations de Marianne. "Deux groupes qui se sont affrontés, ont défié la loi et terrorisé des habitants pour de sombres affaires de trafic, sans aucun doute, règlent cela comme si on était dans un film sur la mafia, au nom d'un code d'honneur", a réagi Manuel Valls, ancien Premier ministre, sur Europe 1 jeudi.

"C'est tout à fait invraisemblable"

L'hebdomadaire affirme qu'une "quinzaine de représentants des communautés tchétchène et maghrébine de Dijon" se sont rassemblés "dans le jardin de la Mosquée de la Fraternité, à Quétigny, près de Dijon", mardi, pour "sceller l'arrêt des violences" devant des imams. "C'est tout à fait invraisemblable", s'est indigné Manuel Valls. "Je suis tout à fait étonné quand je lis des commentaires sur cette négociation, sur cette trêve ou cette paix, signée entre ces groupes. Il faut le dénoncer. Les Français qui regardent cela se disent 'où sommes-nous ?'", a-t-il ajouté. 

Lundi, le Raid et des gendarmes mobiles avaient été déployés à Dijon afin de disperser des individus cagoulés et armés voulant défendre leur quartier des Grésilles, après trois expéditions punitives menées par plusieurs dizaines de Tchétchènes au cours du week-end. Deux enquêtes ont été ouvertes : l'une pour retrouver les Tchétchènes, l'autre afin de retrouver les individus lourdement armés et masqués. 

"La France n'est pas une addition de communautés ou de religions ou de tribus !"

L'ancien ministre de l'Intérieur de François Hollande réfute à demi-mots être choqué par le fait que cela ait pu se passer dans une mosquée et que cela aurait été pareil si les hostilités avait "pu se régler dans une salle municipale". Il affirme tout de même être stupéfait que "tout ceci se termine par une négociation entre les représentants des groupes, qui se sont affrontés, dans une mosquée".

Soulignant "un phénomène d'une violence inouïe qui a sidéré les Français", Manuel Valls abonde : "La France n'est pas une addition de communautés ou de religions ou de tribus ! Donc il faut que la République reprenne pied partout". "C'est le rôle et de la police, et de la justice, de la protection et de la sanction. Il y a une remise en cause générale", estime l'ex-Premier ministre.