Des milliers d'euros dépensés en vêtements, lingerie et escapades au bord de mer, aux frais du contribuable. Coralie Dubost, députée LREM, a été épinglée dans un rapport confidentiel remis au déontologue de l’Assemblée nationale au printemps 2021, pour la gestion de ses collaborateurs et de ses notes de frais de mandat, révèle Mediapart.
"Je ne suis pas une tricheuse"
La députée de la troisième circonscription de l’Hérault aurait multiplié les dépenses mirobolantes en 2018 et 2019, en piochant dans son enveloppe de frais alloués par l’Assemblée. Cette fameuse enveloppe de 5.373 euros est, au départ, destinée à régler diverses dépenses liées exclusivement à la fonction de l’élu. Mais, selon le rapport de l’examen de ses frais de mandat, un certain nombre d’achats "ne rentraient pas dans le périmètre" des dépenses autorisées. L’élue assure à Mediapart que ces dépenses ont "été régularisées" depuis.
Selon Coralie Dubost, son ancien collaborateur l'aurait simplement "mal conseillée". "J’ai été stupide (…), je ne suis pas une tricheuse", s’est-elle défendue auprès du site d’investigation en ligne. Ses dépenses ont été examinées à la suite d’une enquête interne par la cellule anti-harcèlement de l’Élysée, lancée après une "alerte collective" de ses anciens collaborateurs.
2.000 euros de vêtements par mois
Début 2019, la députée LREM faisait face à un découvert dépassant les 7.000 euros. Pour régler son ardoise, elle a dû "contracter un prêt personnel". Parmi ces frais, figuraient notamment des "dépenses vestimentaires mensuelles selon une fourchette allant de 1.500 à̀ 2.000 euros", selon le rapport, finalisé en avril 2021, consulté par Mediapart. L’élue aurait par exemple utilisé plus de 500 euros d’argent public dans des achats de lingerie. En octobre 2018, elle aurait même dépensé plus de 3.300 euros de vêtements, notamment sur des sites de vente en ligne.
Des factures au bord de mer
"Il y a des tenues mandat et les tenues perso […], je ne mets pas les mêmes affaires dans ma vie perso et dans ma vie de mandat", s'est défendue Coralie Dubost.
Enfin, la députée LREM aurait aussi dépensé des frais dans des espaces de loisir. Une facture de 194 euros a été réglée au Bonaventure, un restaurant en bord de plage à Pavalas-les-Flots qui loue des transats à la journée. Elle a aussi fait des réservations au restaurant La Plage, situé au bord d’une piscine, dans le domaine de Verchant (5 étoiles). Coralie Dubost justifie des "rendez-vous de mandat" et "des temps de travail comme de team building en équipe".