La question d'instaurer un smic européen a fait une entrée fracassante dans la campagne électorale lorsqu'elle a été mise sur la table par Nathalie Loiseau, tête de liste LREM. Est-ce une étape indispensable pour procéder à une convergence et une harmonisation sociale entre des pays aujourd'hui encore inégaux, ou une proposition électoraliste qui n'a aucune chance d'être mise en place ? Europe 1 a interrogé deux spécialistes pour en savoir plus.
Pour la convergence sociale. Pour Thiébaut Weber, de la Confédération européenne des syndicats, un smic européen différencié en fonction de chaque pays est une idée souhaitable. "On a un déséquilibre dans l'Union européenne qui fait qu'on partage une Union, on partage la même monnaie, mais en même temps on a des déséquilibres énormes en matière de salaire", explique-t-il. "Il faut faire en sorte qu'on ne se fasse plus concurrence les uns avec les autres sur les salaires." Selon lui, un niveau de salaire minimum équivalant à 60% du salaire médian ou moyen serait un bon début.
Une mesure impossible à mettre en place. David Cayla, économiste à l'université d'Angers et membre des Économistes Atterrés, n'est pas d'accord. Car si les smic sont différenciés, cela ne règlera de facto pas le problème des inégalités. "Si on crée un smic dix fois inférieur en Bulgarie par rapport au Danemark, cela ne va pas permettre en soi d'aller vers l'harmonisation sociale", détaille-t-il. Sans compter la difficulté de mettre une telle initiative en place. "C'est le principe de subsidiarité : il n'est pas question que l'Union européenne décide de tout ce qui se passe dans tous les pays", et notamment par des systèmes de salaire.
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