Le rapporteur au Sénat du projet de loi "vigilance sanitaire", Philippe Bas (LR), va proposer une série d'amendements pour borner le texte, limitant au 28 février la prolongation de ses mesures et restreignant la possibilité de reconduction du pass sanitaire contre le Covid-19. Adopté en première lecture la semaine dernière à l'Assemblée nationale à l'issue de débats agités, le projet de loi passe cette semaine dans les mains du Sénat, dominé par l'opposition de droite, mercredi en commission, puis jeudi dans l'hémicycle.
Présenté par le gouvernement comme une "boite à outils", le projet de loi propose de prolonger le recours au pass sanitaire et toute une batterie de mesures pour freiner l'épidémie dans le cadre d'un régime post-crise jusqu'au 31 juillet 2022.
"Restrictions de libertés fondamentales"
Philippe Bas proposera aux sénateurs la date du 28 février. "Dans la fidélité de ce que nous avons toujours fait, nous considérons que trois mois et demi ça va, huit mois et demi c'est trop", a indiqué le rapporteur lundi à l'AFP. "Cela ne veut pas dire que nous n'accepterons pas au mois de février de reconduire un certain nombre de mesures, si elles s'avéraient utiles", a-t-il précisé.
Mais pour le rapporteur, il s'agit de "restrictions aux libertés fondamentales, on peut l'accepter quand il n'y a pas d'autres moyens de lutter contre la crise, mais seulement pour une durée limitée permettant le contrôle effectif du Parlement".
Concernant la prolongation du recours possible au pass sanitaire, initialement prévu jusqu'au 15 novembre, le rapporteur entend là aussi poser des limites. "Nous acceptons de le reconduire, mais seulement à certaines conditions", a déclaré le sénateur de la Manche.
La fin progressive du pass sanitaire étudiée
Il propose ainsi que le recours au pass sanitaire ne soit plus possible dans les départements qui auront, au 15 novembre, plus de 75% de leur population vaccinée (soit à peu près 90% des plus de 12 ans). "Il a été présenté comme une mesure temporaire", rappelle le rapporteur, considérant "qu'on peut le reconduire là où c'est justifié".
Il s'appuie notamment sur les dernières orientations du conseil scientifique selon lesquelles "il faut préparer la fin progressive du pass sanitaire". Il défend en outre "un mécanisme vertueux qui récompense les territoires qui arrivent à un taux de vaccination s'approchant de l'immunité collective".
Le rapporteur proposera encore la suppression de la disposition controversée introduite par voie d'amendement à l'Assemblée nationale sur la connaissance du statut vaccinal des élèves par les directeurs d'écoles ou les chefs d'établissement du second degré. Il souligne notamment l'importance du respect du secret médical.