Violence chez les mineurs : au sein du gouvernement, chacun a un avis, mais tout le monde se contredit
Au lendemain du meurtre d'une surveillante dans un collège de la Haute-Marne, le gouvernement tente d’apporter des réponses, de faire des propositions pour endiguer la violence grandissante chez les mineurs. Problème, au sein même du "socle commun", personne n’est d’accord et l'heure est à la cacophonie.
Après le terrible drame survenu mardi à Nogent, en Haute-Marne, l'exécutif semble bien impuissant. Chacun donne son avis sans aucune cohésion, ni concertation, comme si le meurtre de Mélanie avait provoqué un vent de panique au sein de la macronie.
La position du Premier ministre contestée
"Je crois que l’on doit travailler sur les portiques à l’entrée des établissements. Des portiques avaient été mis en place dans certaines régions françaises. Ils n’ont pas été maintenus partout mais je suis persuadé que nous ne pouvons pas rester simplement dans l’observation des accidents qui se multiplient", clame François Bayrou, assurant que "le gouvernement a lui aussi l’intention d’aller dans le sens de l’expérimentation de portiques à l’entrée des établissements scolaires".
Une position, vis à vis de laquelle même sa propre ministre de l’Education, Elisabeth Borne, ne cache pas ses réticences. "Je pense que chacun sait que les portiques ce n’est pas la réponse absolue, parce que l’on a aussi des couteaux en céramique qui ne seront pas détectés par ces derniers", s'est-elle justifiée sur France Inter.
Eviter les attroupements
Sur ce point, le Premier ministre ne peut pas davantage compter sur le patron des députés macronistes. "Si vous mettez en place des détecteurs de métaux, j’ai un peu peur de la fausse bonne idée. Vous voyez par exemple déjà le temps que ça met quand vous êtes à l'aéroport ; un collège, vous avez en moyenne 500 ou 600 élèves. Vous imaginez s'ils arrivent tous à la même heure, ça fait des attroupements, à un moment où avec le risque terroriste on veut au contraire limiter ces attroupements devant les établissements scolaires, pour éviter des attaques", plaide lui Gabriel Attal, sur BFM.
La présidente de l’Assemblée, Yaël Braun-Pivet, marcheuse de la première heure, va même sur RTL jusqu’à refuser de prendre à son compte les mots du chef du gouvernement, lorsqu’il parle de "décomposition de la société". "Je pense qu’il y a une gradation dans les faits et il faut qu’il y ait une gradation dans les mots que nous utilisons. Il s’agit de nos enfants. Il s’agit de l’avenir de notre pays. Et nous avons un rôle en tant que parents, en tant qu’adultes, et donc ce n’est pas en traitant nos enfants d’ensauvagés ou de barbares que nous résoudrons la question", avance cette dernière.
Difficile en effet de travailler de concert, lorsque l’on ne partage pas le même diagnostic…