Jean Castex sera samedi en déplacement à Nice, confrontée depuis plusieurs semaines à une recrudescence de violences. Lundi, une fusillade a éclaté devant un supermarché. Le chef du gouvernement, qui a promis des annonces pour enrayer ces phénomènes, sera notamment accompagné du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin et du ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti. "Je suis satisfait de voir que le Premier ministre réagit promptement en venant là où, depuis quatre ans, s’est enraciné des trafics de drogue parfaitement identifiés. Nous n’avions pas de réponse concrète du gouvernement", a commenté au micro d’Europe 1 Christian Estrosi, le maire de Nice.
Décentraliser les responsabilités en matière de sécurité
Depuis plusieurs jours l’édile réclame des moyens supplémentaires pour endiguer les violences dans certains quartiers de sa ville. "J’ai fait connaitre (au Premier ministre, ndlr) mes desiderata pour que son déplacement présente un intérêt", explique Christian Estrosi. "Il faut renforcer les pouvoirs de police du maire. Notamment avec l’exigence d'accroître le quantum de la peine, en forfaitisant les amendes, en donnant au maire la possibilité de fermer les établissements qui nuisent à la tranquillité du voisinage, en permettant aux polices municipales d’avoir accès aux fichiers des personnes recherchées...", énumère le maire de Nice.
"Pour permettre d'accroître les compétences des policiers municipaux, il est important de leur octroyer de nouveaux champs d’intervention", résume encore Christian Estrosi, qui prône un partage des compétences régaliennes de l’Etat. Il espère ainsi de la part du Premier ministre "des déclarations importantes […] sur le plan de l’expérimentation de la décentralisation des responsabilités en matière de sécurité."
"Je suis partout chez moi dans ma ville"
En déplacement mercredi dans le quartier des Moulins où a éclaté la fusillade lundi devant un supermarché Casino, Christian Estrosi a été insulté par des riverains. "Je suis partout chez moi dans ma ville. Je vais dans ce quartier tous les jours pour frapper les esprits", assure-t-il, toujours au micro d’Europe 1.
"Je suis heureux d’être allé là-bas pour essayer de parler à cette jeunesse très éméchée", explique-t-il. "Elle a eu la réaction qui m’a permis d’illustrer qu’elle se croyait en territoire conquis et de dire qu’ils n’étaient pas chez eux, que c’est la République qui était chez elle et que nous ne reculerions devant rien", conclut Christian Estrosi.