L'exécutif pourra-t-il sortir indemne de la crise politique engendrée par le débat autour de la loi sur la "sécurité globale" et son controversé article 24. Si certains, dans la majorité, disent que l'article "se dirige vers une mort certaine", le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, lui, n'a en tout cas aucune intention de le retirer.
"Il n'y a pas de scénario gagnant", glisse un conseiller ministériel. "Si on le retire, on perd le soutien de la droite", qui accusera l'exécutif de lâcher les forces de l'ordre, ajoute-t-il.
La question des violences policières aggrave la crise
La commission indépendante lancée par Jean Castex attend elle sa lettre de mission pour se pencher sur le sujet, mais sans réécrire cet article 24, car cette idée avait mis le feu au Parlement, qui souhaite garder la main sur l'écriture de la loi. Problème : la loi a été votée mardi à l'Assemblée nationale, et elle ne sera pas examinée par le Sénat avant le mois de janvier. Et comme on le dit à Matignon : "On doit trouver une porte de sortie pour concilier liberté d'informer et protection des policiers".
Par ailleurs, l'exécutif doit aussi se pencher sur la question des violences policières qui ont rendu ce débat encore plus inflammable. Emmanuel Macron a demandé à son gouvernement des propositions. Un proche du premier ministre l'admet : "On doit résoudre le problème des brebis galeuses qui font du tort à la police."