Gérald Darmanin est entendu lundi par la Commission des lois de l'Assemblée nationale, après une série de violences policières. "Les personnes qui utilisent de façon disproportionnée la force que le peuple met à disposition de ceux qui ont la violence légitime, doivent être sanctionnés et n'ont rien à faire dans la police nationale", a-t-il jugé. Néanmoins, le ministre de l'Intérieur a réaffirmé son soutien aux forces de l'ordre, nié tout "divorce" avec la population et estimé qu'il n'était nul besoin de supprimer l'article 24 de la proposition de loi sur la "sécurité globale". Celui-ci, qui prévoit de pénaliser la diffusion malveillante de l'image des forces de l'ordre, cristallise pourtant les tensions.
"Pas de divorce entre la police et sa population"
"Je ne partage pas le fait qu'il y ait un divorce entre la police et sa population", a déclaré Gérald Darmanin. "Il n'y a pas à renouer, ce fil n'a jamais été perdu, mais il y a à faire comprendre les difficultés que vivent les policiers et à comprendre aussi comment la population souhaite aujourd'hui l'exercice de la force légitime", a également indiqué le ministre. Concernant l'affaire de Michel Zecler, le producteur frappé par des forces de l'ordre, Gérald Darmanin a également expliqué avoir d'abord cru qu'il ne s'agissait pas de "vrais policiers".
Quant à l'article 24 de la loi de sécurité globale, le ministre de l'Intérieur s'est dit contre sa suppression : "Je ne suis pas un fétichiste des numéros mais un fétichiste de la protection des policiers et des gendarmes. Ma position, qui est celle du gouvernement et du président de la République, c'est qu'attenter à ces fonctionnaires doit être plus sanctionné qu'autre chose", a-t-il dit.
"Le préfet Lallement a toute ma confiance"
Interrogé sur le préfet de police de Paris, Didier Lallement, Gérald Darmanin lui a renouvelé sa confiance : "Le jour où je considèrerais que les gens ne sont pas à la hauteur de leur tâche, j'irais voir le président, le Premier ministre, et je proposerais des changements. Aujourd'hui, le préfet Lallement a toute ma confiance", a-t-il expliqué avant de poursuivre : "Je n'ai ni amour ni haine du préfet Lallement. C'est un fonctionnaire travailleur, sous l'autorité de son ministre, qui ne m'a jamais menti et occupe l'un des postes les plus difficiles de France."