C'est une première dans l'histoire de ces deux personnalités politiques. En visite à Moscou à moins d'un mois du premier tour de la présidentielle, la candidate du Front national à la présidentielle, Marine Le Pen, favorable à un rapprochement avec la Russie, a été reçue par Vladimir Poutine vendredi au Kremlin.
Avec le Président russe V. Poutine nous avons, entre autres, longuement évoqué la situation internationale et le terrorisme islamiste. MLP pic.twitter.com/sPWvM5yr8f
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) March 24, 2017
Ne pas avoir de "l'influence sur les événements à venir". Lors de cet échange, Vladimir Poutine a assuré ne pas cherché à avoir "de l'influence sur les événements à venir", en allusion à l'élection présidentielle imminente en France. "Mais nous nous réservons le droit de communiquer avec les représentants de toutes les forces politiques du pays, comme le font nos partenaires européens ou des États-Unis", a poursuivi le président russe. Le Kremlin a affirmé que les rencontres avec des "opposants" étrangers était une "pratique normale".
"Un spectre politique qui se développe rapidement" en Europe. "Il est intéressant d'échanger avec vous sur la façon de développer nos relations bilatérales et la situation en Europe", a indiqué Vladimir Poutine à Marine Le Pen vendredi. "Je sais que vous représentez un spectre politique européen qui se développe assez rapidement", a-t-il ajouté. Le président russe a également fait savoir à la présidente du Front national qu'il se réservait le droit de rencontrer tous les responsables politiques français qu'il souhaitait, d'après la télévision d'Etat russe.
"Nouvelle vision". À la sortie de cet entretien, Marine Le Pen a justifié sa rencontre avec le président russe lors d'une conférence de presse. "Je défends un monde multipolaire et je défends la coopération entre des nations libres. Je pense qu'il (Vladimir Poutine, ndlr) représente aussi une nouvelle vision" du monde, a-t-elle insisté. Évoquant le "nouveau monde" ayant émergé ces dernières années, Mme Le Pen a estimé que c'est "le monde de Vladimir Poutine, le monde de Donald Trump aux États-Unis, le monde de M. Modi en Inde", ajoutant qu'elle partageait avec ces pays "une vision de coopération et non pas une vision de soumission, belliciste telle que celle qui a été exprimée trop souvent par l'Union européenne". Marine Le Pen a en outre indiqué que son premier geste à l'égard de la Russie, si elle est élue, sera de réfléchir à une levée rapide des sanctions imposées à Moscou dans le cadre du conflit ukrainien.
Il est exceptionnel que Vladimir Poutine reçoive un candidat à une élection présidentielle à une date aussi rapprochée de l'élection. Plus tôt dans la journée, la dirigeante du Front national avait rencontré le président de la Douma, la chambre basse du Parlement russe, Viatcheslav Volodine.