Laurent Wauquiez met en garde, dans un entretien accordé lundi au Figaro, contre l'éventuelle création d'un "grand parti mou de centre droit" en dénouement de la crise qui secoue Les Républicains après le désastre des européennes.
"Si la droite se conçoit comme un supplétif d'En marche, soit en créant un grand parti mou de centre droit, soit en cédant aux sirènes des extrêmes et en courant derrière le RN, alors elle sera morte", juge M. Wauquiez, au lendemain de sa démission de la tête du parti. "L'avenir de la droite n'est pas dans un parti attrape-tout qui ne dit plus rien", insiste l'ex-patron de LR.
"J'espère que ma démission permettra de sortir de la querelle des personnes et de travailler sur le fond"
Gérard Larcher réunit mardi à Paris différents hiérarques dans le but de "construire un projet qui puisse rassembler la droite et le centre", tandis que le parti LR s'interroge sur son avenir propre après cette déroute électorale (8,44%).
"J'ai vu le danger du retour de la guerre des chefs, le désir de revanche et au fond un état d'esprit que j'ai connu par le passé et qui m'a écoeuré, comme pendant l'affrontement Copé-Fillon ou pendant la présidentielle", explique Wauquiez. "J'en ai tiré la conclusion que si ma présence était un obstacle, alors il fallait partir. J'espère que ma démission permettra de sortir de la querelle des personnes et de travailler sur le fond", ajoute l'ex-président de LR.
"Je crois en l'avenir de la droite, assure M. Wauquiez. Les électeurs LR qui ont voté RN savent aussi qu'il y a toute une partie du RN qui lorgne l'extrême gauche et que le discours économique n'est pas sérieux. De l'autre, il y a un doute profond qui reste dans les têtes des électeurs de droite sur la réalité du macronisme."
"Bien sûr que pour quelqu'un de droite, l'effet d'optique et de comparaison avec François Hollande a créé un trouble." Mais "ce qu'on voit n'est pas satisfaisant : dérive de la dépense publique, laxisme sur le régalien, et une pensée libertaire. Il y a trop de parfum de gauche pour que cela réponde aux aspirations d'un esprit de droite", juge-t-il.