L’aveu de Nicolas Hulot ne passe pas pour Yannick Jadot. Le député européen EELV a vivement critiqué le ministre de la Transition écologique et solidaire, qui a admis mardi que la France ne pourrait pas tenir l’objectif de ramener la part du nucléaire dans la production d’électricité à moins de 50% en 2025. "C’est un formidable renoncement de la France par rapport à tous ses voisins, qui eux investissent sur les énergies renouvelables. Au niveau européen, 90% des nouvelles capacités de production installées sont des énergies renouvelables", a déclaré Yannick Jadot, mardi soir sur l’antenne d’Europe 1.
"Une folie de continuer le nucléaire". Le député EELV a également estimé que la loi de 2015 sur la transition énergétique, qui prévoit de ramener de 75% à 50% d’ici à 2025 la part du nucléaire, est largement réalisable si la France s’en donne les moyens. "La loi est basée sur des scénarios crédibles, qui assuraient qu’on pouvait aboutir à ce résultat. Annoncer qu’on n’arrivera pas à respecter cet objectif simplement parce qu’on a écouté le lobby nucléaire, je trouve ça regrettable", a-t-il poursuivi.
"Sur les deux dernières années, la France a dépensé 10 milliards d’euros pour tenter d’éponger les dettes du nucléaire. C’est une folie de continuer là-dessus", a assuré Yannick Jadot. "En plus, si vous regardez le comportement de la France au niveau européen, elle fait alliance avec la Pologne pour saboter les efforts d’énergie renouvelable : la France pour défendre son nucléaire, la Pologne pour défendre son charbon."
Il faut "mettre le paquet sur les énergies renouvelables." "Ce que j’attends de Nicolas Hulot, c’est que plutôt que de combattre les objectifs renouvelables au niveau européen, plutôt que d’abandonner la transition énergétique, c’est de dire : on va mettre le paquet sur les énergies renouvelables. Et là, on sera largement en-dessous des 50% de nucléaire", a conclu Yannick Jadot.
Un objectif remis à 2030 ou 2035. Le gouvernement va "travailler" sur "l'échéance de 2030 ou 2035" pour ramener la part du nucléaire dans la production d'électricité à 50%, a déclaré Nicolas Hulot mardi soir sur Public Sénat. "On va maintenir évidemment cet objectif de 50% (...), on va simplement le repositionner dans le temps", a dit le ministre de la Transition écologique.