Le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu, et le ministre des Transports, Clément Beaune, reçoivent, ce lundi en fin de matinée, les résultats de la concertation lancée l’automne dernier sur les ZFE auprès des présidents des agglomérations. Ces Zones à faibles émissions ont été mises en place dans une douzaine de grandes villes pour lutter contre la pollution de l’air, qui fait près de 50.000 morts par an. Mais leur application n’est pas respectée. Les dates d’entrée en vigueur des interdictions de véhicules polluants, établies en fonction des vignettes Crit’Air, sont sans cesse repoussées, ou les contrôles pas effectués… Où en est-on de cette réglementation, que 86% des Français désapprouvent d’après un récent rapport sénatorial ?
Une échéance régulièrement retardée
Aujourd'hui, onze métropoles ont des zones à faible émission et d'ici 2025, ce sera le cas d'une quarantaine de villes. Les interdictions de circulation sont différentes d'une collectivité à l'autre, qui les appliquent comme elles le souhaitent et pour la plupart, les voitures aux vignettes Crit'Air 5 sont désormais interdites, même si les contrôles sont quasi inexistants. "Ce sont les polices municipales qui peuvent contrôler. Mais c'est un peu théorique que de dire ça. Parce que les polices municipales, elles ne sont pas bien nombreuses et elles ont beaucoup d'autres choses à faire que de contrôler des véhicules. Le fait qu'il y ait des contrôles automatiques, ce qui est quand même l'idéal, ça n'est aujourd'hui pas possible. L'État l'avait annoncé au départ pour début 2022. Depuis, l'échéance a été régulièrement retardée. Là, on nous parle du deuxième semestre 2024", précise Anne-Marie Jean, vice-présidente de la Métropole de Strasbourg.
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Dans le Grand Paris, plus en avance, les véhicules Crit'Air 4 sont déjà bannis et l'interdiction des Crit'Air 3 aurait même du entrer en vigueur ce mois-ci, mais elle a été repoussée. Lyon a également fait marche arrière sur son calendrier pour éviter la colère de ceux qui n'ont pas les moyens de remplacer leur véhicule en 2025. Cependant, et c'est la loi nationale qui l'exige, Paris, Lyon et Marseille doivent empêcher les Crit'Air 3 de circuler. Pour chacune d'entre elles, cela représente un tiers du parc automobile envoyé à la casse.