Face à l'afflux de malades du coronavirus dans les services de réanimation, les hôpitaux ont été contraints depuis mars de déprogrammer des centaines de milliers d'opérations chirurgicales. La fédération hospitalière de France chiffre pour le moment à 2 millions le nombre d'actes médicaux qui n'ont pas pu avoir lieu du fait de la surcharge des services. Le nombre de transplantations rénales a par exemple chuté de 80% lors de la première vague, les colposcopies (examen du vagin et du col de l'utérus) se sont effondrées de près de 90% entre mars et mai et de nombreux cancers ont tardé à être diagnostiqués.
Des pertes de chances "considérables"
Cela représente des pertes de chances "considérables" pour les patients, s’inquiète Frederic Valletoux, président de la Fédération hospitalière de France. Selon lui, les traitements repoussés risquent d’être plus lourds pour compenser un retard qui sera de toute façon difficile à rattraper.
"Il y a des patients qu’on a mis de côté, il faut avoir la lucidité de le dire. Et comme les moyens sont très comptés à l'hôpital, le rattrapage sera long. Il faut avoir en tête que ce n’est pas parce que l’épidémie va retomber que ce sera terminé pour notre système de santé, bien au contraire." Si préoccupante qu'elle soit, cette étude a néanmoins le mérite de pointer "les failles du système hospitalier", ajoute Frédéric Valletoux.
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La fédération hospitalière ne connait pas encore le nombre de patients mis en attente lors de la seconde vague. Ils devraient toutefois être moins nombreux car les déprogrammations se sont faites cette fois-ci plus localement. Fin septembre, les hôpitaux de Paris avaient estimé que 20% des opérations seraient dès lors décalées.