L'ONUSIDA, le programme commun des Nations Unies sur le Sida, estime que d'ici à 2022 près de 300.000 personnes supplémentaires pourraient être contaminées par le VIH dans le monde. Et la pandémie de Covid-19 pourrait aggraver encore ces chiffres, faute de dépistage. Pour sa nouvelle campagne d'appel aux dons qui débute samedi, Sidaction alerte sur l'impact de la crise sanitaire dans la lutte contre la maladie. Les associations sont sursollicitées par la précarisation des bénéficiaires, des projets de recherche sont suspendus et les activités de prévention sont réduites, voire arrêtées.
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650.000 tests de moins entre mars et septembre
Un autre chiffre alerte particulièrement : le nombre de dépistages a chuté de 50% dans certains pays et de 10% en France. Entre mars et septembre 2020, il y a eu 650.000 tests de dépistage du VIH de moins que d'habitude. Ils n'ont pas été rattrapés depuis.
"Aujourd'hui, lorsqu'on est dépisté tôt et traité immédiatement, au bout seulement de quelques mois, le virus ne se réplique plus dans le corps, grâce à la qualité des traitements. On va vivre longtemps et en bonne santé. Et surtout, on ne va pas transmettre le virus", explique Sandrine Fournier, directrice du pôle financement et recherche du Sidaction. "Prendre un traitement lorsque l'on est séropositif pour le VIH, c'est ne pas transmettre le virus."
"Donc, vous comprenez à quel point vraiment le dépistage est la pierre angulaire de la prévention en France aujourd'hui", ajoute-t-elle. En France, 173.000 personnes vivent avec le VIH.
Des tests de dépistage faciles d'accès
Pour ceux qui doutent, le premier réflexe doit donc être le test de dépistage. Il peut être réalisé en laboratoire ou via un autotest, disponible en pharmacie ou en se rapprochant d'une attestation. Un geste crucial pour empêcher la maladie de se propager. On estime à 24.000 le nombre de Français porteurs du VIH sans le savoir.