C'est un trouble mal connu, souvent déstabilisant pour les parents et qui a suscité beaucoup de controverses au sein du monde médical. Son nom ? Le TDAH pour "Trouble déficitaire de l'attention avec ou sans hyperactivité". Apparu il y a une vingtaine d'années, ce trouble touche aujourd'hui en France entre 300.000 et 500.000 enfants, dont une majorité de garçons (environ 2 à 3 garçons pour une fille).
Hyperactif ne veut pas dire agité. Après deux ans de travail, la Haute autorité de santé vient de présenter jeudi une série de recommandations pour mieux repérer et mieux prendre en charge ce trouble. Souvent appelé simplement hyperactivité, le TDAH associe en fait trois types de symptômes : un déficit de l’attention (qui est le signe le plus fréquent), une hyperactivité motrice, et une impulsivité - ces trois signes pouvant coexister à des degrés divers.
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Contrairement à une idée reçue, un enfant hyperactif n'est donc pas forcément un enfant agité. Et un enfant turbulent n'a pas forcément un trouble de l'attention. Le déficit de l'attention, qui se traduit par une incapacité à terminer une tâche, des oublis fréquents et le fait d'être distrait) est le signe qui peut vous alerter si vous êtes parents. "Ce qui permet le diagnostic, c'est la lourdeur, l'intensité, la sévérité et la persistance des symptômes pendant au moins six mois", précise le Dr Grouchka, membre de la Haute autorité de santé.
Etablir un diagnostic plus tôt. Pour la Haute autorité de santé, le diagnostic de TDAH est souvent posé un peu trop tard, en moyenne vers 9-10 ans. Or, tout retard peut aggraver les problèmes scolaires (redoublements, exclusions), psychologiques (perte de confiance en soi), familiaux (contestation et conflits). Certains spécialistes évoquent également un risque accru de conduites addictives à l'adolescence.
Que faire à la maison ? Pour soigner ces troubles de l'attention, la Haute autorité de Santé prône une prise en charge "d'abord et avant tout" "non médicamenteuse" et basée sur des "mesures diversifiées, adaptées à chaque cas". Ces mesures sont proposées par les spécialistes (pédopsychiatre, neuropédiatre...), qui ont le choix entre diverses approches (psychologique, comportementale, éducative) sur lesquelles l'organisme de santé ne se prononce pas.
A la maison, les parents peuvent adopter quelques règles de bonne pratique faciles à mettre en œuvre : faire des phrases courtes, parler à l'enfant en le regardant dans les yeux, tracer une ligne au sparadrap autour de son bureau pour délimiter l'espace en classe.
Les médicaments en dernier recours. La méthylphénidate, (Ritaline, Concerta ou Quasym), un médicament psychostimulant puissant, ne doit en revanche être réservée qu'aux cas rebelles. "Sa prescription est strictement réglementée", rappelle le Dr Grouchka qui évalue entre 10 à 15% le nombre d'enfants TDAH qui prennent ce médicament en France, contre près de 50% aux Etats-Unis.