L’homéopathie n'est "pas plus efficace qu'une pilule de sucre"

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“Il n'y a aucune preuve d'une quelconque efficacité de l'homéopathie sur la santé”, selon une étude de grande ampleur menée en Australie.

Les adeptes de l’homéopathie risquent d’avoir du mal à avaler la pilule. Selon une étude de grande ampleur, menée par le conseil australien de la santé nationale et de la recherche médicale (NHMRC), le plus gros organisme dédié à la recherche en Australie, l’homéopathie serait inefficace. C’est en effet la conclusion du rapport publié début mars s’appuyant sur 225 études menées dans le monde entier sur l’homéopathie. “Il n'y a aucune preuve d'une quelconque efficacité de l'homéopathie sur la santé”, résume le NHMRC.

Une dilution des substances excessive ? L’homéopathie a été créée au XVIIIe siècle et repose sur l’idée que pour soigner une maladie, il faut habituer le corps aux symptômes provoqués par celle-ci. Par exemple, les traitements homéopathiques pour traiter des problèmes d’insomnie sont composés de caféine. Les traitements homéopathiques sont tous préparés à partir de substances végétales, animales, minérales et parfois chimiques. Mais ces substances sont fortement diluées. Les homéopathes assurent que même fortement dilué, le mélange conserve une “mémoire” de la substance original, permettant une guérison des patients. Les vaccins reposent sur ce même système, ils consistent à injecter à très faible dose la maladie pour activer les anticorps.

Les études pro-homéopathie de “mauvaises qualité”. Mais dans le cas des traitements homéopathiques, les chercheurs démontrent que les substances sont bien trop diluées pour avoir un quelconque effet. Pour le démontrer, les scientifiques australiens ont analysé 225 études provenant de particuliers et de groupes de soutien de l'homéopathie, ainsi que des rapports gouvernementaux d'autres pays et des observations cliniques, rapporte Le Figaro.

Ces études, menées sur 65 maladies, devaient impérativement avoir été menée sur deux groupes d’individus : l’un ayant reçu un traitement homéopathique, l’autre recevant un placebo ou un médicament dont l'efficacité a été prouvée. Selon les chercheurs, les études ayant conclu à l’efficacité de l’homéopathie “sont de mauvaises qualités”. En d’autres termes, elles ont été réalisées sur un nombre trop restreint de personnes.

“Pas plus efficace qu’une pilule de sucre”. Selon les conclusions de l’étude, l’homéopathie n’est autre qu’un placebo, “pas plus efficace qu’une pilule de sucre diluée dans l’eau”, écrivent les auteurs du rapport. En réponse aux défenseurs de l’homéopathie, qui assurent que dans tous les cas les traitements ne peuvent pas être nocifs, les chercheurs restent prudents.

Les résultats sont sans équivoques : “il n'y a aucune évidence de l'efficacité de cette médecine pour soigner les humains”, conclut le rapport du MHMRC. “L'homéopathie ne devrait pas être utilisée pour traiter les maladies chroniques, sérieuses ou qui risquent de le devenir. Elle pourrait même se révéler dangereuse si un individu repousse ou rejette les traitements dont l'efficacité a été prouvée”, prévient Paul Glasziou, professeur de médecine factuelle à l'université Bond en Australie et directeur de l'étude.

La “culture de l’homéopathie” efficace. Mais selon le Docteur Gérald Kierzek, si l’homéopathie ne traite pas forcément de manière efficace les maladies, la “culture de l’homéopathie, c’est-à-dire l’approche des patients qu’elle implique, permet de mieux prendre en charge les malades. “La consultation d’homéopathe et le principe même de l’homéopathie, qui repose sur l’individualisation et la prise en charge du patient dans sa globalité, aurait une efficacité, plus que les granules d’homéopathie. Les granules n’ont donc pas d’effet. Mais l’homéopathie, et le temps de consultation plus long qu’elle implique, est bénéfique pour les patients”, estime le médecin consultant pour Europe 1.

Ecoutez le Docteur Gérald Kierzek :

Homéopathie : son efficacité remise en causepar Europe1fr

Plusieurs études ont déjà démontré l’inefficacité de l’homéopathie, notamment une publiée dans le journal Lancet en 2005 et une autre commandée par la Chambre des Lords de Grande-Bretagne en 2010. Malgré cela, la notoriété de l’homéopathie ne faiblit pas. Actuellement, 56% des Français ont recours à cette médecine alternative selon un sondage Ipsos 2012.

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