La Cour d'appel de Colmar a décidé mardi que le groupe de distribution Leclerc peut continuer sa campagne de publicité sur les médicaments déremboursés.
A l’origine de cette polémique, une campagne de publicité dans laquelle le groupe Leclerc laisse entendre que le prix des médicaments déremboursés, qui ne sont actuellement vendus qu'en officines, baisserait s'ils pouvaient être aussi vendus dans ses 130 parapharmacies. Sous-entendu : les pharmaciens réalisent une marge confortable, au détriment des clients.
Pas de concurrence, pas de conflit
Udgpo, Univers Pharmacie et Directlabo, trois groupements de plus de 7.500 pharmaciens, avaient donc attaqué en justice l’enseigne Leclerc, dénonçant "une campagne déloyale dénigrant les pharmaciens sous le faux prétexte de défense de l'intérêt général du consommateur".
Condamné à payer plus de 100.000 euros en première instance, Leclerc a fait appel pour finalement obtenir gain de cause mardi. Le tribunal a estimé que les pharmaciens "ne sauraient sérieusement soutenir que l'on serait dans une situation de concurrence +potentielle+ alors que la vente des médicaments relève exclusivement des pharmacies en l'état de la législation". Il n’y a donc ni "publicité trompeuse, ni des actes de concurrence déloyale".
Les pharmaciens persistent
Cette décision de justice n’est pas du goût des apothicaires. Hubert Bensoussan, l'avocat parisien des pharmaciens, a déclaré qu'"à priori d'autres groupements" pourraient attaquer Leclerc et "qu'un pourvoi en cassation n'est pas à exclure".
Il s'est étonné que les magistrats n'aient pas retenu la situation de concurrence qui existe entre Leclerc et les officines dans le domaine de la parapharmacie. Il a rappelé que dans sa campagne le distributeur, lui, mentionnait clairement la parapharmacie.
Le groupe Leclerc persiste dans son droit d'informer et d'exprimer des opinions, sans oublier la question du pouvori d’achat. "Une vraie concurrence sur les prix doit être organisée. Comme partout en Europe", avait déclaré l'avocat parisien de Leclerc, Gilbert Parleani, lors d’une audience.
- Leclerc a-t-il raison de lancer une telle campagne sur les prix ?