Alerte dans nos assiettes ! Et plus précisément dans celles de nos enfants. Selon l’étude de l’association écologiste Génération future, en une journée, un enfant de 10 ans avale près de 50 molécules classées cancérigènes chaque jour.
Pesticides, métaux lourds, dioxine…
Les militants de "génération future" se sont mis dans la peau d'une mère de famille consciencieuse et ont rempli leur caddie avec de quoi préparer des repas équilibrés pour un enfant de 10 ans sur une journée entière. Avec par exemple steak hachés, haricots verts et fruits à midi, et salade verte, saumon, riz... et fromage le soir.
Le menu parfait a priori. Sauf que ces aliments sont en fait bourrés de produits toxiques. Au total, l'association a trouvé des pesticides dans les fruits et le pain, des métaux lourds, de la dioxine et du PCB - un isolant chimique - dans le lait, le beurre, le saumon, et du bisphénol A dans l'eau du thé chauffée dans la bouilloire en plastique.
"Plutôt mieux qu’avant"
Au total, un enfant ingèrerait en une seule journée 47 substances cancérigènes. Mais aussi 37 "perturbateurs endocriniens", qui sont ces molécules qui peuvent détraquer notre système hormonal. Et donc provoquer à long terme des cancers ou des problèmes de fertilité. D’après cette enquête, quasiment toute la chaîne alimentaire est plus au moins contaminée.
Cela dit, il s’agit de traces de produits chimiques, en très faible quantité. Et des progrès ont été réalisés. "C’est plutôt beaucoup mieux qu’avant", tempère le toxicologue Jean-François Narbonne. Ne serait-ce que pour les pesticides, où on est passé de 1.300 molécules actives à 300. La plupart des composés qui sont présents dans les aliments, que ce soient des additifs ou de contaminants, ont été réduits, puisque des normes ont été édictées. D’ailleurs, un certain nombre de maladies dues aux fortes expositions des années 1970 sont en régression."
"Effet cocktail"
Aujourd’hui, pour chaque toxine prise séparément, la dose limite n’est pas dépassée. Mais c’est l’"effet cocktail" qui pose problème. Car ces produits chimiques persistent dans l'organisme. Le professeur Narbonne estime que pas moins de 250 perturbateurs endocriniens se trouvent en moyenne dans le sang des Français. Les doses sont infimes, mais les connaissances sur les conséquences à long terme sont encore très réduites.
Pour limiter, à défaut de supprimer, les risques au maximum, il est recommandé de bien laver et même de peler les fruits et légumes. Par ailleurs, il faut privilégier le bio quand c’est possible, et éviter au maximum de chauffer des aliments dans des récipients ou des barquettes en plastiques