Difficile de résister à la tentation de commettre de petites entorses au confinement, surtout depuis l'annonce d'une date de fin, fixée pour l'instant au 11 mai. Certains s'accordent donc quelques relâchements comme Marie qui s'est rendue chez une de ses amies : "On a essayé de respecter les distances et on a papoté en buvant un café pendant trois quarts-d'heure", raconte-t-elle au micro d'Europe 1, samedi.
"Je ne me sens pas hyper coupable"
Si elle promet de rentrer dans le rang, elle assume néanmoins cet écart au règlement : "Clairement, je sais qu'il ne faut pas le faire, je connais les règles et je sais que je prends des libertés avec les règles du confinement. Mais je ne me sens pas hyper coupable. Sur les deux semaines qui se sont écoulées, je suis sortie deux fois pour faire mes courses, je ne mets pas le nez dehors tous les jours, je fais mon sport à l'intérieur. Je pense que chacun peut avoir ses petits arrangements avec le confinement. Il se trouve que là c'est le mien", relativise la jeune femme.
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Catherine, elle, n'a commis aucun écart depuis un mois mais elle arrive à sa limite et veut changer de lieu de confinement : "J'ai épuisé tous mes fonds de pots de peinture. J'ai repeint tout ce que je pouvais repeindre chez moi. Mais j'ai besoin de nature, des arbres et je ne sais pas si je serai capable de tenir encore dans un appartement alors qu'il y a trois mois de ça, j'habitais à la campagne", raconte-t-elle au micro d'Europe 1. Pour les deux femmes, l'annonce d'Emmanuel Macron sur la fin du confinement a été un déclic : la date est suffisamment proche pour la première, mais beaucoup trop loin pour la seconde.
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"On voit seulement maintenant l'effet du confinement"
Mais s'affranchir des règles n'est pas sans conséquences, comme le rappelle Odile Launay, professeure à l'Université de Paris et infectiologue à l'hôpital Cochin à Paris qui insiste sur l'importance de respecter les gestes barrières : "Le confinement dure depuis longtemps. On comprend, donc, que les personnes aient du mal à rester chez elles, pourtant c'est extrêmement important parce qu'on voit seulement maintenant l'effet du confinement avec une diminution des personnes hospitalisées", explique-t-elle, précisant, une nouvelle fois, que le 11 mai ne marquera pas un retour à la normale : "Nous allons être confrontés à cette infection pendant encore probablement plusieurs mois".
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"L'objectif est d'éviter d'avoir de nouvelles hospitalisations en réanimation pour pouvoir, d'une part reprendre des activités en dehors du Covid pour les autres patients, et pour permettre aux équipes soignantes de faire une pause avant une éventuelle reprise de nouvelles infections", conclut-elle.