Et si l'intelligence artificielle aidait dans la lutte contre le coronavirus ? C'est en tout cas ce qu'espèrent des chercheurs de l'Inserm et de l'Université de Paris qui ont lancé AlloCOVID, une plateforme téléphonique destinée à "informer et assurer un suivi en temps réel de l'épidémie grâce à l'intelligence artificielle". Invité d'Europe 1, Xavier Jouven chef du pôle cardiovasculaire à l’hôpital européen Georges-Pompidou et directeur d’équipe à l’Inserm, est revenu sur le fonctionnement d'AlloCOVID, à disposition de tous dès ce lundi.
Le numéro d'AlloCOVID (0 806 800 540, consultable sept jours sur sept et 24 heures sur 24), est "très simple", commence Xavier Jouven. Non surtaxée, cette plateforme automatique permet à un individu qui souhaiterait se renseigner sur son état de santé de répondre à une série de questions. "À la fin, on lui dit les différents cas qui correspondent à sa situation", explique Xavier Jouven.
"Renseigner les citoyens qui se posent des questions" sur leur état de santé
Ces questions, qui s'ajustent en fonction des réponses données, sont issues du test en ligne du ministère de la Santé. "Il y a des questions sur les symptômes et des questions sur les facteurs de risques, pour savoir par exemple si la personne qui appelle a des antécédents", raconte le directeur d’équipe à l’Inserm.
"Simplement, c’est plus ludique parce que c’est quelqu’un qui parle". Car l'objectif d'AlloCOVID "n'est absolument pas de se substituer à la prise en charge médicale", rassure Xavier Jouven, mais de "renseigner les citoyens qui se posent des questions". "Dès qu’il y a des signes de gravité, on leur dit d'appeler le 15".
Un outil au déconfinement
Appeler le numéro d'AlloCOVID est aussi "un geste citoyen", avance le directeur d’équipe à l’Inserm, "parce qu'une personne qui va téléphoner va renseigner au niveau national là où il y a des personnes symptomatiques", justifie-t-il. "Si on demande la symptomatologie aux gens, on aura plein de données (...) C’est très important", pour avancer dans la recherche, fait savoir le médecin.
Et ces données pourront être "très utiles lors du déconfinement". "Parce que si on s'aperçoit qu’il y a dix ou quinze cas supplémentaires dans une commune, on pourra dire, 'attention, potentiellement c’est un nouveau cluster'", et donc juguler au cas par cas l'épidémie, poursuit Xavier Jouven. "À ce moment là, on ferra remonter les données (totalement anonymisées, ndlr) à Santé Publique France qui pourra prendre en charge au niveau local avant que ça puisse se disséminer", conclut-il.