A Rennes, les bars doivent désormais fermer à 23 heures pour freiner la propagation du covid-19. (photo d'illustration) 1:21
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Charles Guyard, édité par Séverine Mermilliod , modifié à
À Rennes, depuis la semaine dernière, les bars doivent fermer leurs portes à 23 heures. Des brigades ont été mises en place pour limiter les rassemblements, mais il est difficile de faire respecter les consignes dans cette ville qui accueille plusieurs dizaines de milliers d'étudiants. Reportage.
REPORTAGE

"Bonsoir, on est Noz'ambule". Ils font partie du paysage des nuits rennaises depuis une douzaine d'années. Les médiateurs de Noz'ambule, comme Hugo et Stéphane, mènent des actions de prévention autour de l'alcool ou de l'insécurité. Mais depuis mercredi, comme les bars de la ville doivent baisser le rideau à 23 heures, une autre mission s'est ajoutée. Objectif : limiter les regroupements pour stopper la propagation du covid-19. Ces équipes de médiateurs sont chargées de le faire comprendre. Une mission pour le moins délicate dans cette ville qui accueille plusieurs dizaines de milliers d'étudiants. Europe 1 a suivi l'une des ces brigades.

"Vous sortez de bar là ?" Il s'agit d'aller vers les clients des bars qui se retrouvent dans la rue à 23 heures et, pourquoi pas, de tenter de les convaincre de rentrer chez eux sans se regrouper, puisque c'est le but recherché. Pas facile dans cette ville très étudiante puisque cet horaire sonne plutôt le début de la soirée. "23 heures, c'est un peu spécial. Je trouve ça un peu abusé", estime ainsi un jeune, tandis qu'un autre a l'intention avec ses amis d'"aller se poser dans un petit parc tranquille, boire un petit coup".

"Pas cohérent"

"Je pense que la proximité qu'on a, à 23 heures, est la même que celle qu'on aurait à une heure du matin", analyse pour sa part une habitante. De fait, si les bars se vident bien à 23 heures, les rues, les parcs, mais surtout les appartements, eux, se remplissent. Des endroits où "ils ne penseront pas forcément à mettre leurs masques ou à bien se laver les mains. Pour eux, ce n'est pas cohérent. Ça peut même être pire", constate Alice, une autre médiatrice, dans ses échanges avec les fêtards.

Une fois rentrées, les équipes de Noz'ambule rédigeront une synthèse de leurs discussions, que la mairie pourrait utiliser pour ajuster sa politique, notamment sanitaire.