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Europe 1 avec AFP : ALINE MORCILLO / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP
Alors que la bronchiolite touche chaque année environ 30% des enfants de moins de deux ans, un traitement est disponible. Le Beyfortus, un traitement destiné à limiter les risques de bronchiolite chez les bébés, a permis d'éviter des milliers d'hospitalisations cet hiver en France, conclut une étude publiée ce vendredi.  

Le Beyfortus, un traitement destiné à limiter les risques de bronchiolite chez les bébés, a permis d'éviter des milliers d'hospitalisations cet hiver en France, conclut une étude publiée vendredi par les autorités sanitaires. Selon ce travail, réalisé par l'Institut Pasteur et l'agence Santé publique France, le Beyfortus, qui a servi de base à une vaste campagne de vaccination ces derniers mois, a pu éviter d'hospitaliser entre 3.700 et 7.800 bébés.

Développé par le géant pharmaceutique Sanofi à partir de la molécule nirsévimab, Beyfortus est un traitement qui vise à limiter les infections par le virus respiratoire syncytial (VRS), principal responsable de la bronchiolite. Celle-ci frappe principalement les nourrissons chez qui elle provoque des troubles respiratoires. Elle est en général sans gravité, mais peut parfois nécessiter une hospitalisation. Jusqu'à récemment, il n'y avait pas de traitement préventif contre le VRS. La donne a changé l'an dernier avec l'arrivée du vaccin Abrysvo de Pfizer et du Beyfortus, qui ne fonctionne pas selon le principe de la vaccination mais affiche le même objectif d'immunisation.

 

Un nombre important de bébés hospitalisés

Cette saison de bronchiolite est donc la première qui permette d'évaluer dans la vie réelle l'efficacité de ces traitements, plus de 200.000 doses de Beyfortus ayant été distribuées en France. Dans le pays, l'épidémie de bronchiolite a été moindre cette année que celle, particulièrement violente, de 2022-2023, mais un nombre important de bébés ont néanmoins été hospitalisés. De premières observations montreraient une moindre fréquence des hospitalisations chez les nouveau-nés, vers qui le Beyfortus avait finalement été orienté en priorité. L'étude de Santé publique France et Pasteur est allée bien plus en détails que ces observations, prenant en compte des facteurs comme les conditions d'administration du Beyfortus ainsi que le profil des épidémies lors des années différentes.

Elle conclut donc à l'efficacité du traitement contre les hospitalisations, ce qui va dans le sens d'études réalisées dans d'autres pays comme en Espagne où le traitement a également été déployé en masse. Un autre travail, publié simultanément par Santé publique France et l'Institut Pasteur, va dans le même sens, mais avec une autre méthodologie : les chercheurs ont étudié un groupe de nourrissons hospitalisés en réanimation pour bronchiolite, et regardés s'ils avaient reçu du Beyfortus ou non. Ils estiment que le traitement est efficace à 75% contre le passage en soins intensifs, un chiffre qui doit toutefois être relativisé par la taille relativement réduite de l'échantillon d'environ 300 bébés.