Seine-Saint-Denis 1:20
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Zoé Pallier, édité par Manon Fossat
En Seine-Saint-Denis, le taux de primo-vaccinés est de 23%, soit dix points de moins que la moyenne nationale. Un constat qui s'explique notamment par la peur de la population, mal informée sur le vaccin. Mais pour y remédier et rattraper son retard, le département met des solutions en place et va multiplier les équipes mobiles.
REPORTAGE

Alors que la campagne de vaccination contre le Covid-19 est désormais ouverte à tous les plus de 18 ans en France, elle se heurte pourtant à plusieurs défis, dont la réticence de certains. Et c'est notamment le cas chez les plus précaires. En Seine-Saint-Denis par exemple, le taux de primo-vaccinés est de 23%, soit dix points de moins que la moyenne nationale. Un constat qui s'explique par plusieurs raisons, notamment la crainte liée au manque d'informations sur le virus.

Des populations mal informées

La fenêtre du HLM de Maddy donne sur le centre de vaccination municipal, et pourtant cette dernière n'y est pas encore allée. "Je ne suis pas confiante. Je ne sais pas ce que ça va donner après et j'ai peur", reconnaît-elle. Et c'est justement pour toucher ces populations mal informées et éloignées, que le département a mis en place un bus de vaccination itinérant. 

Le Secours populaire de Romainville en est une des étapes. Là bas, on y retrouve Soraya, qui vient de recevoir sa première injection. "Au début, on ne savait pas ce qu'il y avait dedans donc ça nous faisait peur. Mais maintenant on a changé d'avis et c'est bien", affirme-t-elle. Mais comme Sonia, une autre habitante de la Seine-Saint-Denis, elle n'était pas certaine d'avoir droit au vaccin avec simplement un titre de séjour. "Ici on m'a dit que même sans-papiers on pouvait faire le vaccin. C'est une information de plus à laquelle j'ai eu accès", se réjouit-elle. 

Pas d'ordinateur ni de connexion 

Ces femmes ont pu prendre rendez-vous par téléphone, et pour Nadine, en charge du pôle santé au Secours populaire, cela permet de lever un frein supplémentaire à la vaccination. "Dans le département du 93, peu de gens ont accès à un simple ordinateur avec une connexion", explique-t-elle. 

Pour rattraper son retard, le département va donc multiplier les équipes mobiles. Son objectif est de vacciner chaque semaine 1200 personnes au pied des tours.