Chaque année en France, 382.000 personnes sont frappées par le cancer. Dans les trois ans qui viennent, un bon nombre nombre d'entre elles, traitées pour un cancer du sein, du poumon, de la prostate ou du colon vont pouvoir prendre leur chimiothérapie orale à domicile en toute sécurité. Autour d'eux, leur médecin traitant, leur pharmacien et une infirmière de coordination assureront le relais du centre de lutte contre le cancer, souvent éloigné. L'objectif de ce dispositif Oncolink, qui bénéficie d'un financement expérimental de la Sécurité sociale, est donc d'avoir un suivi personnalisé, qui soulage en même temps les patients.
C'est notamment le cas dans le Sud-Ouest, où l'Institut Bergonié de Bordeaux participe à cette expérimentation portée par Unicancer, la Fédération nationale des centres de lutte contre le cancer. Pour l'oncologue Odile Duguey-Cachet, il s'agit en effet de faire participer tout un tas d'acteurs. "L'enjeu, c'est de mobiliser tant les professionnels de ville, donc le médecin traitant et le pharmacien, pour aider le patient à gérer ce traitement alors qu'il est loin de la structure hospitalière qui lui a prescrit", explique-t-elle.
Une application pour suivre les patients
A distance, le patient lui-même reste suivi de près par ces spécialistes du cancer, grâce notamment à une application installée sur le smartphone du malade. Un dispositif très pratique selon Betty Lemaire, infirmière coordinatrice. "Sur mon ordinateur, le matin, je vais avoir des alertes. Par exemple, le patient peut notifier qu'il a vomi plus de trois fois pendant la nuit. A ce moment-là, je vais le contacter. On ne les lâche pas", assure la soignante.
Depuis 15 jours, Caroline suit une chimiothérapie à domicile et par voie orale. Elle bénéficie justement de cet accompagnement et de cette coordination. "Il y a l'application mais on peut aussi appeler un numéro pour pouvoir informer sur son état de santé, son ressenti et pouvoir aussi être orienté vers d'autres professionnels si besoin. Ça me permet de ne pas me sentir isolée."
Progressivement, ce sont 45 sites qui vont participer à cette expérimentation et 15.000 malades du cancer qui seront concernés dans les trois ans à venir.