Un traitement contre le cancer du poumon, très répandu dans le monde et qui cause 1,8 million de décès chaque année, a été présenté le week-end dernier à Chicago, où se tenait le Congrès du cancer. Pris sous la forme de comprimé tous les jours après une opération, il réduit de moitié le risque de décès pour certains patients, en particulier ceux qui présentent une mutation génétique bien précise.
Julien Mazières, professeur spécialiste du cancer du poumon, explique le fonctionnement du traitement : "Il faut avoir d'une part un stade précoce, d'autre part avoir été opéré et enfin avoir cette anomalie génétique, la mutation de l'EGFR (une protéine, NDLR). Les gens qui ont une mutation de l'EGFR, c'est entre 10 et 15% des patients. Donc, même si ce n'est pas la situation la plus fréquente, cela représente des milliers de patients."
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"Un progrès énorme"
Ce traitement est déjà prescrit en France, mais seulement pour les cancers du poumon avancés. C'est donc un grand progrès thérapeutique pour les stades précoces. "Dans le domaine du cancer du poumon, les progrès sont souvent difficiles. Un tel bénéfice observé sur la survie globale du patient, c'est un progrès qui est énorme", confirme le spécialiste.
Il permet en outre de montrer l'essor des thérapies individualisées. Autrement dit, de cibler les anomalies moléculaires à l'origine des cancers pour proposer un traitement plus efficace et moins toxique pour les patients. En France, 50.000 cas de cancers du poumon sont détectés chaque année.