Chaque année en moyenne, plus de 380.000 nouveaux malades du cancer sont recensés en France. Ce vendredi 4 février est la journée mondiale contre le cancer. À cette occasion, Europe 1 souhaite mettre en lumière un traitement qui prend de l’essor : l’immunothérapie. Une technique qui permet de stimuler le système immunitaire pour qu’il se défende contre les cellules cancéreuses.
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L’immunothérapie permet de doubler l’espérance de vie voire même de maîtriser la maladie, surtout pour les cancers dit "de mauvais pronostic", dont la survie 5 ans après le diagnostic est inférieure ou égale à 20%. "L'immunothérapie, ce n'est pas l'avenir, c'est le présent, c'est extraordinaire", s'exclame le Pr David Khayat, cancérologue, ancien chef du service d'oncologie médicale de l'Hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris.
L'immunothérapie, "élixir de vie" pour certains patients
Lorsque Claude a été diagnostiquée d’un cancer du sein triple négatif, incurable, ses chances de survie étaient de 14 mois. C’était en 2018. Après des chimiothérapies inefficaces, l’immunothérapie a sauvé la vie de cette informaticienne de 52 ans. "Aujourd’hui, mon seul handicap par rapport à la maladie, c’est la fatigue. Je n’ai plus les autres effets secondaires des traitements à base de chimiothérapie. Ça fait deux ans que je reçois une injection d’immunothérapie tous les 15 jours, j’ai gagné deux ans avec une maladie stable. Je l’appelle mon élixir de vie", explique-t-elle.
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Ce traitement est une révolution pour beaucoup de malades comme l'explique le Pr David Khayat, invité d'Europe Midi vendredi. "Ce qui est remarquable, c'est que c'est bien toléré et que ça met les malades pratiquement en rémission !" détaille-t-il. "Et quand il y a une rémission, elle est durable, ça ressemble presque à une guérison."
Pour l’instant, ce traitement est réservé à certains patients atteints de cancers du foie ou encore du poumon. Pour ces pathologies, l’immunothérapie a multiplié les chances de survie très faibles des malades, explique la Professeur Marie Wislez, pneumo-oncologue à l’hôpital Cochin : "Chez les fumeurs le pronostic restait très sombre. Là, les gens traités par immunothérapie seule, il y en a un tiers qui sont vivants à cinq ans. C’est énorme ! Il y en a une partie après l’immunothérapie qui ont été mis en rémission et la maladie n’est pas revenue !"
Face à ces résultats spectaculaires, la pneumo-oncologue espère que les recherches vont permettre d’étendre ce traitement à de plus en plus de patients. De son côté, le Pr David Khayat, auteur du livre Prévenir et soigner le cancer pour les nuls, précise que ce nouveau traitement pourrait à terme remplacer la chimiothérapie. "Nous sommes dans une période transitoire", explique-t-il tout en précisant qu'aujourd'hui les traitements se font par chimiothérapie et par immunothérapie quand cela est possible. "Un jour, peut-être, on se passera de la chimiothérapie", avoue-t-il. En revanche, ce traitement ne remplacera pas le traitement local qu'est la radiothérapie.