Des objectifs ambitieux face à une maladie qui reste la première cause de mortalité chez les hommes en France - la deuxième chez les femmes. Avant une visite à l'institut Gustave Roussy à l'occasion de la journée mondiale contre le cancer, jeudi, Emmanuel Macron a présenté la stratégie décennale de la France en la matière, ciblant notamment la consommation de tabac et d'alcool. Il a aussi annoncé une hausse de 20% des moyens déployés contre la maladie, portant le budget des cinq premières années du plan à 1,7 milliard d'euros.
Vers une génération "sans tabac" en 2030 ?
Premier objectif affiché par le chef de l'Etat : réduire de 60.000 le nombre de cancers dits "évitables" - car dus à des habitudes de consommation - d'ici 2040. Pour cela, le président de la République veut renforcer notamment les campagnes d'information sur les méfaits de l'alcool et du tabac, en jouant sur les prix, l'extension des zones non-fumeur et les messages sur les bouteilles, notamment.
Il souhaite que la génération qui aura 20 ans en 2030 soit la première "génération sans tabac" de l'histoire récente.
Réduire de 30% les séquelles dus aux traitements
Autres priorités fixées par Emmanuel Macron : une recherche plus efficace sur les cancers dits "de mauvais pronostics", ceux qu'on guérit mal, et un meilleur accompagnement des patients que l'on soigne, en réduisant notamment d'un tiers le nombre de séquelles dus aux traitements. "Nous devons mieux prendre en compte cette dimension, et cela dès l'élaboration des thérapies", a affirmé le chef de l'Etat.
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"Les séquelles, c'est aussi ce qu'on vit quand le cancer nous a contraint : des études, un emploi et des portes qui se ferment", a-t-il ajouté, affirmant que "20% des personnes ayant quitté leur emploi du fait de leur cancer ne l'ont pas retrouvé cinq ans après". "Avec le secteur privé, nous changerons cela, pour ne pas laisser s'ajouter de l'injustice à l'injustice."
Une promesse qui va dans le bon sens selon Laure Guéroult Akolasse, fondatrice de l'association Patient en réseau, interrogée par Europe 1 après la présentation du plan, jeudi. "On parle de milliers de personnes chaque année qui sont touchées, ce qui serait assez formidable c'est d'avoir une consultation de fin des traitements", réagit-elle. "Derrière une personne malade, il y a aussi des familles qui sont bouleversées. Donc accompagner les gens à mieux se remettre et à maintenir la meilleure qualité de vie possible, c'est très important pour eux et aussi pour tout leur environnement."
Un million de dépistages supplémentaires d'ici 2025
Deux autres axes ont par ailleurs été développés par Emmanuel Macron. D'abord, parce qu'une tumeur repérée tôt se guérit mieux, le plan prévoit d'organiser un million de dépistages supplémentaires d'ici 2025, notamment pour mieux prévenir les formes graves du cancer du colon. Dans la même logique, de nouveaux tests devraient être élaborés, pour repérer plus tôt les cancers du poumon.