En Martinique, la situation sanitaire reste préoccupante. Le taux d'incidence s'élève à 1.153 nouveaux cas pour 100.000 habitants et les services de réanimation sont saturés. Une soixantaine de patients sont actuellement hospitalisés dans ces services de soins critiques, soit le triple des capacités du CHU. Pour autant, même si un léger sursaut a été ressenti du côté des chiffres de la vaccination, la majorité des Martiniquais n'ont toujours pas reçu d'injection : 23% de la population seulement a reçu au moins une dose de vaccin anti-Covid.
La défiance et la montée en puissance des anti-vaccins sont de plus en plus difficiles à vivre pour certains. A l'instar de Marie-France Galbert, infirmière à la retraite, qui ne comprend pas le refus du personnel soignant. "Ça m'angoisse beaucoup et c'est difficile à vivre. Nos enfants sont abîmés par cette situation", déplore-t-elle. "Tout le monde veut faire la science, tout le monde connaît la science, tout est un amalgame. Tout est mélangé et je ne trouve pas ça sain". Depuis le début de la crise sanitaire, plusieurs collectifs anti-vaccins se sont formés et ont encore appelé ce week-end à se mobiliser malgré le confinement toujours en vigueur sur l'île.
Pessimisme pour les acteurs économiques
Parallèlement, l'épidémie continue de progresser, avec un taux de positivité de 17,7%. Un sentiment de pessimisme se développe, notamment chez de jeunes chefs d'entreprise comme Kevin Jean-Baptiste, loueur de voitures particulièrement touché par la crise. "J'ai l'impression, vu la simplicité de la situation qu'on aurait pu déjà avoir résolu ce problème. Et effectivement, ça me fait me poser de lourdes questions : jusqu'à quand la situation va-t-elle durer?", s'interroge-t-il.
La Martinique, comme la Guadeloupe, est actuellement reconfinée pour tenter d'endiguer la quatrième vague de l'épidémie, qui frappe durement les Antilles. De nouvelles évacuations de patients sont prévues pour soulager les services de réanimation.