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Laetitia Drevet
Chef de service en infectiologie au CHU de Garches, le professeur Christant Perronne défend lui aussi l'utilisation de la chloroquine pour soigner les patients atteints du coronavirus. Alors qu'un essai clinique vient d'être lancé en Europe, il estime nécessaire de commencer dès maintenant à prescrire ce traitement.
INTERVIEW

La chloroquine, un traitement inespéré contre le coronavirus ? Alors que le spécialiste des maladies infectieuses Didier Raoult a conduit à Marseille une première étude prometteuse (mais très controversée), un essai clinique au niveau européen vient d'être lancé pour déterminer l'efficacité de cet antipaludéen.

Chef de service en infectiologie à l'hôpital universitaire Raymond-Poincaré de Garches, le professeur Christian Perronne en défend l'utilisation. "C’est vrai que les données sont préliminaires, et que nous n'avons pas de preuves scientifiques de très haut niveau", convient-il. Mais le temps manque. "Il y a urgence sanitaire. C’est très bien de faire des études, mais les malades en état grave ne peuvent pas attendre", souligne le médecin, poursuivant : "Il faut en donner dès maintenant aux patients."

Quid des effets secondaires de la chloroquine ? "Des douleurs, de la fièvre... Les symptômes secondaires ne sont pas bien méchants. Les effets cardiaques sont très rares, et si on les surveille, il n'y a pas de problème", assure Christian Peronne, précisant que la majorité des patients "la tolèrent bien". 

Il rappelle que plusieurs experts chinois recommandent déjà l'utilisation de la chloroquine. "Quand on en saura plus, s'il ne s'agit pas d'un produit excellent, on passera à autre chose. Mais en attendant les essais, il faut en donner à toux ceux qui en ont besoin."