La douleur serait équivalente à "l'arrachement d'un pouce". Si vous avez déjà souffert d'une colique néphrétique, rien que d'y repenser vous fera sûrement grimacer. "C'est une douleur extrêmement violente, qu'aucune position ne peut vraiment soulager", décrit Gilbert Deray, chef du service de néphrologie à la Pitié-Salpêtrière. Invité de mercredi de "Sans rendez-vous", il revient sur les causes et les traitements de cette maladie des reins.
Une colique néphrétique, c'est quoi ?
La colique néphrétique est liée "à une mise en tension aiguë de la cavité des reins", explique le médecin. Elle se produit lorsqu'un obstacle empêche l'urine de s'écouler dans l'uretère, le canal reliant les reins à la vessie. On l'a longtemps appelée "maladie de la pierre" car dans 80% des cas, le blocage est du à un "caillou" ("lipase" en langage médical) composé de divers minéraux. Dans les autres cas, il peut s'agir d'une tumeur interne aux reins ou à un cancer compressant l'uretère.
Cette maladie est très fréquente : 10% de la population risque de la développer au cours de sa vie, précise Gilbert Deray. La douleur en est le symptôme principal. "C'est une douleur haut placé, au niveau de la deuxième côte et près de la colonne vertébrale", décrit Gilbert Deray.
Comment soulager une crise ?
Si vous en reconnaissez la nature, le mieux est d'appeler un médecin à domicile, qui vous soulagera à l'aide d'une piqûre d'anti-inflammatoire. En attendant, un bain chaud ou une bouillotte vous appaisera momentanément.
Si la douleur s'accompagne de fièvre, c'est souvent que la colique néphrétique est doublée d'une infection urinaire. "Il s'agit là d'une urgence absolue. Il faut dans ce cas aller au plus vite à l'hôpital", prévient le médecin.
Y a-t-il un traitement contre la colique néphrétique ?
Le caillou peut être évacué de lui-même, par les voies naturelles. S'il est déjà trop épais (plus de 6 mm), un médecin pourra le retirer grâce à faisceau d'ultrasons, le plus souvent introduit par les voies urinaires. Le soulagement est immédiat. Mais attention, une personne ayant souffert d'une colique néphrétique a 70% de risque de récidive.
Comment éviter une récidive ?
Pour éviter une récidive, il convient de boire un peu plus qu'en temps normal, environ deux litres d'eau par jour. Gilbert Deray conseille en règle générale d'adopter une alimentation équilibrée, en évitant d'absorber trop de protéines d'origine animale. Il faut alors privilégier les fruits et légumes, riches en magnésium et potassium, qui protègent les cavités rénales.