Depuis qu'elle est enceinte, Sarah se rend chaque mois chez son gynécologue. Mais en sept mois de grossesse, le médecin n'a pas évoqué une seule fois le risque, pourtant connu, des perturbateurs endocriniens comme les phtalates sur la santé de l'enfant, ou le risque d'accouchement prématuré. "Au niveau du risque d'accouchement prématuré, on nous parle de consommation d'alcool, drogue ou même parfois de caféine ou de théine qui peuvent jouer sur un accouchement plus précoce", explique-t-elle au micro d'Europe 1.
Pourtant, l'exposition aux phtalates, des perturbateurs endocriniens que l'on retrouve dans les plastiques, augmente le risque d'accoucher prématurément.
Boites en plastique, cosmétiques... Les phtalates sont partout
Une étude américaine publiée dans la célèbre revue JAMA Pediatrics a établi un lien solide entre cette exposition et l'accouchement prématuré. Un constat d'autant plus alarmant que les phtalates sont partout : boites en plastiques, sol en PVC, cosmétiques... Certains gestes simples permettent toutefois d'éviter une exposition trop forte. "On ne réchauffe pas un plat en plastique au micro-ondes, par exemple", souligne Sarah.
Cette femme enceinte rencontrée par Europe 1 ajoute qu'il faut aussi "éviter le contact avec les cosmétiques, les cosmétiques bio sont sans phtalates. Éviter l'alimentation ultra-transformée parce qu'elle est transformée dans des récipients en plastique, donc elle se contamine à ce niveau-là".
En France, toutes les huit minutes, un enfant nait prématurément, c'est-à-dire avant 8,5 mois de gestation, ce qui représenté 60.000 naissances par an. Le Réseau environnement santé, qui a permis la suppression du bisphénol A, demande au ministère de la Santé de mener des campagnes auprès des parents, qui ne sont pas assez informés selon cette association. Diminuer de 50% les contacts avec les phtalates permettrait d'éviter 7.200 naissances prématurées dans le pays.