Comment lutter contre le mal des transports ?

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Quand la mer est agitée, un trajet en ferry peut tourner au cauchemar pour les personnes sujettes au mal des transports. © GLYN KIRK / AFP
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Pour partir en vacances, difficile d’éviter de passer par la case voiture, avion ou bateau, trois des modes de transport les plus susceptibles de provoquer nausées, voire vomissements. Voici quelques conseils pour soulager les désagréments du mal des transports.
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Chaque week-end de l’été, dans le magazine de la santé, Europe 1 s’intéresse aux petits bobos des vacances. Au menu cette semaine : comment faire face au mal des transports, qui saisit près de trois millions de personnes en voiture, en avion ou en bateau (un peu moins en train) ? Voici quelques conseils délivrés par Jimmy Mohamed, médecin généraliste, consultant d'Europe 1 et auteur de En attendant le docteur (Flammarion).  

Le mal des transports, qu’est-ce que c’est ?

"C’est plus pour moi un problème psychologique que physique", croit savoir un vacancier interrogé par Europe 1.

"Ce n’est pas un problème psychologique, pas du tout", répond Jimmy Mohamed. "En fait, on a notre oreille interne, le système vestibulaire, qui nous sert à rester en équilibre. C’est le centre de l’équilibre", explique le médecin. "Lorsque vous êtes en avion, en bateau ou en voiture, votre oreille interne perçoit les petits mouvements, elle se rend compte que ça bouge. En revanche, vos yeux ont l’impression d’être immobile. Du coup, il y a une discordance de message entre ce que perçoit l’oreille et ce que perçoit le cerveau. Et ça entraîne les nausées et les vomissements qui vont avec."

Force est de constater qu’en matière de mal des transports, l’inégalité prévaut. "Ça touche plus les enfants, qui sont plus fragiles", confirme Jimmy Mohamed. "Avant deux ans, c’est quasiment exceptionnel, mais après deux ans, ils ont plus de perceptions et le système vestibulaire est plus immature. Donc les enfants sont touchés de façon un peu plus importante."

L’inégalité est aussi sexuelle, les femmes étant plus sujette que les hommes, pour des raisons encore floues. "On dit souvent que ça serait hormonal. Mais je trouve l’explication un peu facile. Mais c’est vrai que bizarrement, de façon statistique, les femmes sont plus sensibles", concède notre médecin.

Comment prévenir le mal des transports ?

"Quand on ne voit pas la ligne d’horizon, parce que c’est ce qu’il faut faire, eh bien ça finit mal. L’horreur", sourit un estivant. "Je suis malade quand je bois beaucoup ou que je mange juste avant", complète une vacancière.

Première chose à noter : il y a une hiérarchie dans les transports qui rendent malade. "Le bateau, c’est pire que l’avion, qui est pire que la voiture", abonde Jimmy Mohamed. Pour le bateau, le conseil est effectivement de fixer la ligne d’horizon. "L’idéal, dans un avion, c’est d’être au milieu, il y a moins de turbulences", complète le docteur. "En voiture, [...] il faut fixer la route au loin pour que les yeux se rendent compte que nous sommes vraiment en mouvement." Autrement dit, il est déconseillé de se plonger dans son magazine favori ou dans son téléphone.

Et avant le trajet ? "On essaye de ne pas manger trop, mais il faut manger un petit peu quand même. On évite l’alcool. Et puis il ne faut pas hésiter à faire des pauses", édicte le Dr Mohamed.

Les médicaments sont-ils efficaces ?

"J’ai essayé les médicaments, ça ne marche pas vraiment", assure une vacancière. "La dernière fois que j’ai fait du voilier, on m’a aussi conseillé de respirer de l’huile essentielle de menthe poivrée", explique un autre.  

"On a entendu le monsieur parler de la menthe poivrée, et c’est vrai que ça a fait preuve de son efficacité", approuve Jimmy Mohamed. "On oublie souvent le gingembre. Les extraits de gingembre chez l’enfant de plus de deux ans permettent d’avoir moins de nausées et de vomissements dans ce cadre-là", poursuit le médecin.

Quant aux médicaments ? "Certains donnent des résultats, notamment les antihistaminiques, mais on les prescrit assez peu, parce qu’ils sont responsables d’effets secondaires parfois importants – la somnolence par exemple. Parfois on est un peu cassé, on peut se sentir encore moins bien, mettre du temps à émerger. Donc on évite ça", répond le Dr Mohamed. Avant d'ajouter : "Il existe des patches, qu’on appelle scopolamine, qu’on met derrière l’oreille. C’est  réservé à l’adulte et ça permet de limiter les effets."

En revanche, pas d’anti-nauséeux classiques. "Ça marche très peu parce que finalement, le mécanisme est lié non pas à une gastro entérite, mais au système vestibulaire. Donc ça ne marche pas très bien", tranche Jimmy Mohamed.