On connaît tous ces moments de baisse d'énergie, synonyme de moindre concentration, et donc d'efficacité réduite au travail. Mais savez-vous qu'il est possible de les anticiper ? Cette variation de vigilance a en effet une explication physiologique : nous sommes naturellement programmés pour être actifs ou fatigués à des heures déterminées. Un rythme fondamental que l'on gagne à écouter, selon le docteur Jimmy Mohamed, consultant santé d'Europe 1.
Un lien avec la température corporelle
Pour créer une courbe de vigilance en fonction de la journée, un premier moyen consiste à la comparer à... votre température corporelle. Lorsque celle-ci s'élève, votre organisme se prépare à être dans une phase active - autrement dit à être éveillé et efficace. Et à l'inverse, lorsque votre température baisse, votre vigilance ne tarde pas à diminuer.
Plus généralement, les pics de concentration correspondent à des heures, les mêmes pour tout le monde, et qui ne "collent" pas forcément avec nos habitudes. Entre 9 heures du matin et 11h30, on est dans une phase active : pour les adultes, c'est le moment idéal pour être productif et pour les enfants, celui d'apprendre de nouvelles choses. Entre midi et 14 heures, on l'a tous expérimenté, on est dans une phase de repli, fatigués et moins performants physiquement. C'est donc à ce moment-là que les enfants devraient faire la sieste.
La suite de la journée est intéressante : on constante qu'entre entre 17 heures et 20 heures, on est dans une nouvelle phase de vigilance, avec d'excellentes performances physiques mais aussi intellectuelles. On le sait, les enfants sont souvent excités sur cette tranche horaire. Mais c'est en fait le moment idéal pour étudier et apprendre très vite.
La vigilance au plus bas entre 23 heures et 5 heures du matin
Et puis, naturellement, entre 23 heures et 5 heures du matin, on est dans une phase de fatigue, de faible vigilance. Le point critique est atteint entre 2 et 5 heures du matin : c'est le créneau sur lequel se produisent de nombreux accidents de voiture, ou même des drames comme celui de la centrale nucléaire américaine de Three Mile Island, qui s'était emballée à 3 heures du matin, en 1979. A cette heure-là, les ingénieurs et techniciens sur place, dont la concentration était au plus bas, n'avaient pas réussi à prendre les décisions qui s'imposaient.