Il s'agit d'un des cancers qui perce le plus en France. Le cancer de la peau progresse chaque année de 10% dans l'Hexagone. Si bien qu'en 25 ans, le nombre de victimes de cette maladie a triplé, faisant du cancer de la peau l'un des plus courants en France. A l'occasion de la 17e journée de prévention et de dépistage des cancers, plus de 220 centres de dépistage sont ouverts gratuitement, jeudi 28 mai.
Quels sont les types de cancer de la peau ? Il existe de nombreux cancer de la peau différents, mais les deux cancers les plus répandus sont le carcinome et la mélanome. Le premier, le carcinome, généralement moins grave, survient plus souvent sur des zones découvertes du corps (tête et cou) et après 50 ans. "Il se manifeste par l'apparition de boutons rouges, qui ne guérissent jamais, et qui laissent des croutes", détaille Dr Mage, dermatologue à Paris et en Seine-Saint-Denis, contactée par Europe 1.
Le second cancer est une tumeur maligne qui se développe à partir de cellules de la peau appelées mélanocytes. La plupart du temps, il est lié à une exposition excessive au soleil. Et dans d'autres cas, plus rares, il est d'origine familiale. Il se matérialise bien souvent par l'apparition de grain de beauté suspects.
La progression de ce cancer très agressif est fulgurante en Europe, notamment du fait de la mode du bronzage. En 2011, l'institut national de veille sanitaire (InVs) estimait que le nombre de mélanomes avait triplé entre 1980 et 2005 en France. Les dernières statistiques publiées par l'INCa font état de 11.176 nouveaux cas estimés et 1.672 décès en 2012.
Comment prévenir le cancer de la peau ? La seule marge de manœuvre pour prévenir les risques de mélanome est de surveiller ses expositions au soleil. "Il existe deux types d'exposition : celle fréquente et de faible intensité et celle intermittente, mais forte, c'est-à-dire qui engendre des brûlures et des coups de soleil. Ce dernier type d'exposition déclenche un risque de cancer de la peau plus important", explique le Dr Mage.
Pour prévenir les risques, le syndicat national des dermatologues (SNDV) rappelle qu'il faut éviter le soleil entre 12h et 16h et se protéger à l'aide de vêtements et d'un chapeau. "Pour les peaux caucasiennes, c'est-à-dire blanche, on conseille de mettre de la crème solaire indice 50. Éventuellement de passer à un indice 30 si la peau est déjà bronzée. Pour les peaux noires, un indice 30 suffit. L'application de la crème solaire doit être renouvelée toutes les deux heures et à chaque sortie de bain", rappelle la dermatologue.
Comment faire un auto-test ? Avant d'aller voir son dermatologue pour un dépistage, il est possible de surveiller ses grains de beauté sur soi-même. "Pour les gens qui ont peu de grains de beauté, il les connaissent et il est donc possible de les surveiller. Pour cela, il existe un moyen mnémotechnique, appelée ABCDE. Il suffit de vérifier si son grain de beauté est Asymétrique, au Bord irrégulier, de Couleur multiple, au Diamètre supérieur à 5 millimètres et enfin de suivre son Evolution", conseille-t-elle. Ainsi, si vous constatez qu'un de vos grain de beauté est plus foncé que les autres, qu'il n'est pas symétrique, que ses formes sont irrégulières, en forme de "pattes de crabe", n'hésitez pas à consulter votre dermatologue. De manière générale, les dépistages se font tous les deux à trois ans.
Certaines personnes ont parfois beaucoup de grains de beauté, dont la forme est parfois atypique. "Dans ce cas, il faut appliquer la méthode du 'vilain petit canard', c'est-à-dire d'observer si parmi les grains de beauté aux formes asymétriques, l'un est vraiment différents, de part sa forme, ou sa couleur. Mais dans ce cas précis, l'auto-surveillance est quasi-impossible, il est nécessaire de faire un dépistage tous les ans. Là, les dermatologues procèdent à un contrôle photographique. Ils prennent toutes les parties du corps en photo et compare d’une année sur l’autre s'il n'y a pas eu d'évolution des grains de beauté.
Où aller se faire dépister ? Les adresses des centres de consultation sont disponibles sur le site www.dermatos.fr ou en appelant le numéro 0800 11 2013 (appel gratuit depuis un poste fixe), ainsi que par le biais de l'application gratuite "SoleilRisk" pour smartphones et tablettes Apple et Androïd. La page Facebook du Syndicat des Dermatologues et son compte Twitter relayeront également les informations sur l'opération.