Les Français sont confinés depuis 33 jours, et le seront encore durant un peu plus de trois semaines. Cet état d'enfermement, couplé à l'inquiétude liée à la pandémie de coronavirus a un impact certain sur leur santé mentale, et selon plusieurs études, la période post-confinement pourraient voir se développer de nombreuses pathologies mentales, comme des syndromes de stress post-traumatique.
À Wuhan, en Chine, par exemple, une étude chinoise a mis en évidence de nombreux cas de stress post-traumatique apparus à l'issue du confinement de millions de personnes dans cette ville de la province du Hubei, berceau de la pandémie de Covid-19.
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"Un enjeu majeur pour la société française"
En France, la réduction du bien-être des Français a été notable rapidement, "dès la deuxième semaine de confinement", explique le Professeur Nicolas Franck. Invité d'Europe 1, samedi, le psychiatre, chef de pôle à l'hôpital le Vinatier à Lyon, mène une étude sur l'impact du confinement sur la santé mentale des Français.
"Il y a un stress majeur qui est imposé par le confinement", développe-t-il, évoquant deux facteurs majeurs de stress. "Le fait d'être enfermé et d'avoir une restriction de liberté, et la peur du virus", la combinaison des deux ayant un impact certain sur la santé mentale des Français. "Après sauver des vies, réorganiser nos chambres médicalisées, et après les enjeux financiers, la santé mentale est un enjeu majeur pour la société française en post-confinement", assure le psychiatre.
"Être confiant, se sentir utile..."
L'étude menée par le Pr Nicolas Franck permet de mesurer l'altération du bien-être des Français. En quelques mots, le psychiatre définit la notion de bien-être par "le fait d'être confiant dans le quotidien, de se sentir utile d'avoir un sentiment positif en permanence". Des émotions difficilement ressenties en cas d'enfermement forcé, de réduction de l'interaction sociale, d'inquiétudes économiques et d'anxiété liée à la crise sanitaire.
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Mesurée sur plus de 22.000 personnes, cette altération du bien-être est calculée à partir d'un questionnaire de 14 questions qui sont ensuite croisées avec différentes variables, explique le Pr Nicolas Franck, "pour voir qui est le plus altéré et comment font les gens pour résister".
L'annonce de la fin du confinement, prévue le 11 mai prochain, est néanmoins une bonne nouvelle pour la santé mentale des Français, estime le psychiatre. "Je pense que c'est vecteur d'espoir", affirme-t-il. "Il était essentiel de ne pas rester dans quelques chose qui était sans cesse renouvelé par quinzaines, sans certitude de date de sortie".