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Arthur Helmbacher , modifié à
Foyer majeur de la maladie Covid-19, la ville de Mulhouse accueille sur le parking de l'hôpital Emile-Muller, déjà surchargé, les tentes et couchages d'un hôpital militaire pour prendre en charge les patients en réanimation. L'installation devrait entrer en service en début de semaine prochaine.
REPORTAGE

La ministre des Armées Florence Parly l'avait annoncé vendredi : dans le Haut-Rhin, à Mulhouse, foyer majeur de l'épidémie causée par le coronavirus, les militaires sont en train d'installer minutieusement une quinzaine de tentes, comprenant 30 lits, sur le parking de l'hôpital Emile-Muller. Ils s'activent, assistés des employés de l'établissement médical, a constaté notre reporter. 

Ces couchages, censés augmenter les capacités de réanimation du centre hospitalier civil et accueillir des patients en début de semaine prochaine, ont été acheminés par convoi dans 16 camions de l'armée de terre, après un trajet qui a duré 6 heures. Ils doivent être répartis en cinq modules de six lits et encadrés par une centaine de personnels soignants des armées. Ils rejoignent ainsi les quelque 117 lits, dont 40 de réanimation, déjà mis à disposition sur l'ensemble du territoire français pour les malades dans cinq hôpitaux militaires.

Les militaires comptent utiliser les infrastructures de l'hôpital civil

Reste un défi à relever : cette infrastructure, normalement adaptée aux terrains de guerre, doit être aussi sécurisée et performante que l'hôpital civil. "En opération extérieure, le patient militaire blessé n'est pas censé être soigné sur le théâtre, il est évacué vers la métropole", explique le colonel Frédéric Barbry, porte-parole de l'État-major des armées. "Ce qui est inédit aujourd'hui, c'est la typologie de cet hôpital militaire : il est prévu d'y prodiguer des traitements dans la durée et sur place. C'est une difficulté à prendre en compte, parce qu'il faut pouvoir y assurer la même sécurité sanitaire que dans l'hôpital à côté."

Les tentes sont également équipées de respirateurs, de masques de protection et de sas aménagés pour sécuriser les entrées et sorties des zones Covid-19. Les équipes du service de santé des armées espèrent ainsi pouvoir utiliser les infrastructures techniques et médicales de l’hôpital (comme les outils de radiologie ou d'imagerie).

Mercredi et samedi, deux A330 médicalisés de l'armée de l'Air a évacué un total de douze patients des hôpitaux de Mulhouse et Colmar vers des hôpitaux militaires de Marseille, Toulon et Bordeaux. Dimanche, un navire militaire doit accoster à Ajaccio pour évacuer des malades du coronavirus vers l’hôpital de Marseille.