Les hospitalisations et les morts ne cessent de se multiplier dans la deuxième vague de l'épidémie de coronavirus qui touche la France. Au cours des dernières 24 heures, 472 malades sont décédés et environ le même nombre est entré en service de réanimation. Les hôpitaux sont aux abois et font face, une nouvelle fois, à des difficultés pour prendre en charge tous les patients. A Saint-Denis, en banlieue parisienne, la municipalité tente de palier ce problème en transformant l'un de ses bâtiments en hôpital de campagne. Depuis hier, l'Auberge des associations et des entreprises accueille ainsi des malades.
Des hôpitaux de campagne de plus en plus fréquents
Ce vieux manoir reçoit habituellement des buffets et des séminaires ; sa mission est maintenant tout autre. Mais pour les soignants, la transition n'est pas aisée non plus. Thierry, le responsable du projet, explique : "Tout le monde est un peu en stress. Mais on a une petite quinzaine de chambres, on peut accueillir des lits médicalisés en cas de nécessité. On se sent donc particulièrement utiles sur le long terme." Trois patients sont actuellement accueillis dans cette auberge reconvertie. En tout, neuf patients arriveront dans la semaine, souvent des malades en fin de traitement.
L'installation d'hôpitaux de campagne s'est accélérée en raison de la deuxième vague épidémique. Il s'agit de l'une des solutions pour libérer des lits de réanimation : déjà relevé de 5.100 à 5.800 après la première vague épidémique, leur nombre devrait encore augmenter puisque le gouvernement souhaite à terme que la France dispose de 7.000 lits.
Aider des soignants découragés
A Saint-Denis, le transfert de malades permet ainsi de libérer des lits à l'hôpital, mais surtout de soulager les soignants qui peuvent se décourager, selon Yohan Mourier, directeur délégué de l’établissement. "Beaucoup de soignants, malheureusement, ont quitté la région, voire changé de métier à l'issue de la première vague", développe-t-il. "L'enjeu, c'est vraiment de pouvoir récupérer un peu plus de personnel."
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En plus du bâtiment, la mairie fournit les repas des malades, explique Katy Bontinck, première adjointe municipale. "L’auberge municipale était vide ces derniers temps, puisque fermée avec la crise sanitaire. Donc aussi longtemps que nécessaire, on maintiendra ce dispositif, c’est ce qui est prioritaire", assure-t-elle. Et cela pourrait durer. Le dispositif est prévu au moins jusqu’au 1er décembre, mais tout le monde ici se prépare à le prolonger de plusieurs semaines.