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Jimmy Mohamed, édité par Ariel Guez
Alors que certains scientifiques proposent de laisser circuler le virus pour que les jeunes soient immunisés, le médecin Jimmy Mohamed, chroniqueur à Europe 1, met en garde contre cette stratégie. Rien ne prouve qu'elle pourrait fonctionner et pourrait même être contre-productive. 

Vers une seconde vague du coronavirus en France ? C'est ce que craignent de nombreux scientifiques et les autorités sanitaires de plusieurs régions, qui, face à la résurgence de l'épidémie dans certains territoires, ont décidé de renforcer les mesures sanitaires. Par exemple, depuis lundi, il est obligatoire de porter un masque en extérieur dans la métropole de Lille ou dans certaines zones du département de la Mayenne. Lundi, le Premier ministre Jean Castex mettait en garde, en brandissant la menace d'un "reconfinement généralisé". 

Laisser les jeunes se contaminer ? Une fausse bonne idée

Plutôt que de se reconfiner, certains médecins suggèrent de laisser circuler le virus, afin de développer l'immunité collective. Cette stratégie consiste à rendre deux tiers de la population malade, pour immuniser le tiers restant. C'est ce qu'avaient tenté la Suède ou la Californie, avant de se rendre compte de leur erreur. Même chose outre-Manche avec Boris Johnson... jusqu'à ce que le Premier ministre britannique change d'avis après avoir lui-même été contaminé et admis en soins intensifs. 

Mais malgré ces précédents, des scientifiques poussent à réétudier cette stratégie, en laissant notamment les jeunes se contaminer entre eux, comme le suggère le professeur Eric Caumes. Même s'ils sont moins sensibles à la maladie, en étant généralement porteurs du virus sans en développer les symptômes, les jeunes peuvent développer d'importantes séquelles, voire mourir du Covid-19. Surtout, les jeunes ne resteront pas juste entre eux.

Le virus circule toujours en France

En ayant une vie sociale, même si elle devait être réduite, les jeunes iront faire des courses, travailler ou simplement prendre les transports en commun... et pourront donc contaminer des personnes plus sujettes à développer la maladie. Quand des jeunes disent qu'ils n'auront, au pire, "qu'une grosse grippe", certains répondent : "Mais peut-être plus de grand-mère".

ils vont aller faire des courses, au travail, dans les transports, et rendre malades d’autres personnes probablement les plus fragiles et l’épidémie pourra repartir à ce moment là et des morts seront à déplorer. 

L'OMS mettait en garde en avril

Car le virus circule encore intensément en France. Effet papillon : un mariage à Annecy peut-il devenir un des gros clusters d'Auvergne-Rhône-Alpes ? Oui, répondent les autorités sanitaires. L'ARS Auvergne-Rhône-Alpes a identifié après ce mariage, qui avait rassemblé plus de 90 personnes sur un bateau au milieu du lac d'Annecy, pas moins de 200 cas contacts dans toute la région.  

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Mais cette stratégie apparaît de toute façon à exclure depuis que l'OMS a annoncé en avril qu'il était possible que les patients guéris du Covid-19 ne soient pas immunisés contre la maladie. Le salut viendra sans doute d’un traitement efficace ou d’un vaccin car le virus lui, risque de circuler encore longtemps.