L'épidémie de coronavirus continue de s'accentuer en France, avec 365 décès supplémentaires en 24 heures recensés jeudi. Et un cas marque particulièrement les esprits : celui de Julie, 16 ans, première adolescente morte en France, dont le décès a été révélé jeudi soir par le ministère de la Santé. Sa disparition bouleverse autant qu'elle pose question. Julie ne faisait pas partie des personnes à risques et ses proches ne lui connaissaient aucune maladie, aucun antécédent, aucun facteur qui aurait pu aggraver sa réaction face au Covid-19.
"On n'aura jamais de réponse, c'est invivable", a confié à l'AFP sa mère, Sabine, racontant son épreuve après des tests d'abord négatifs au Covid-19, puis un test positif. Pour le directeur général de la Santé, le Pr Jérôme Salomon, l'information concernant la jeune fille est "importante, puisque les formes sévères chez les sujets jeunes sont extrêmement rares". "Elles surviennent de temps en temps pour des raisons multiples. On le voit notamment dans certaines infections virales (avec) des formes extrêmement sévères exceptionnelles", a-t-il souligné.
Lycéenne en bac pro dans l'Essonne, Julie a commencé à tousser la semaine dernière. Malgré les sirops et les plantes que lui administre alors sa mère, les crises de toux ne passent pas. Mais chez elle, personne ne s'inquiète encore : on dit que les jeunes ne sont pas touchés. Et surtout : ses deux premiers tests au Covid-19 sont négatifs.
Le troisième test est bien positif au Covid-19
Lundi, sa mère l'amène tout de même chez le médecin généraliste. Et là tout s'accélère. Victime de détresse respiratoire, Julie est hospitalisée à Longjumeau, à côté de son domicile. Mais son état s'aggrave encore et elle est transférée dans la nuit de lundi à mardi à l'hôpital Necker, à Paris. Elle est alors soumise à un troisième test. Il est positif, elle a bien le Covid-19. Elle est alors immédiatement intubée mais la maladie a déjà gagné trop de terrain.
Durant cette même nuit, les soignants appellent l'hôpital, pour dire à la mère de Julie de "venir vite". "J'ai paniqué, il y a des mots qui vous font comprendre", confie-t-elle aujourd'hui à l'AFP. Sur place, elle a à peine le temps de voir sa fille, qui meurt peu de temps après. La famille aura à peine le droit de récupérer quelques bijoux, le reste des affaires, vêtements compris, devant être brûlés.
Les obsèques auront lieu lundi prochain, en présence de dix personnes maximum. Mais une vaste partie de la France aura sans doute une pensée pour Julie, plus jeune victime française du nouveau coronavirus.
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