Il souhaitait "dire les choses avec clarté et franchise". Samedi, au lendemain de l'annonce de la prolongation du confinement jusqu'au 15 avril, le Premier ministre Édouard Philippe a tenu une conférence de presse sur l'épidémie de coronavirus, aux côtés notamment de son ministre de la Santé Olivier Véran et du directeur général de la Santé Jérôme Salomon. L'occasion pour le chef du gouvernement, qui a prévenu que le combat "ne faisait que commencer", de multiplier les annonces.
"Les 15 premiers jours d'avril seront encore plus difficiles", prévient Philippe
Débutant sa conférence de presse à Matignon, Édouard Philippe a prévenu d'emblée que "les 15 premiers jours d'avril seront encore plus difficiles que les 15 jours qui viennent de s'écouler". "Le combat ne fait que commencer", a-t-il ajouté.
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Revenant sur les critiques en provenance de l'opposition, le chef du gouvernement a lancé que "le moment venu, nous tirerons ensemble les leçons de la crise. Je ne suis pas de ceux qui se défaussent face à leurs responsabilités". Mais, a-t-il notamment ajouté, "Je ne laisserai personne dire qu'il y a eu du retard sur la prise de décision s'agissant du confinement".
Nous avons décidé le confinement quand il est devenu nécessaire. Il y avait alors moins de 8000 cas et moins de 200 morts sur le territoire national.
— Edouard Philippe (@EPhilippePM) March 28, 2020
Je ne laisserai personne dire qu’il y a eu du retard sur la prise de décision s’agissant du confinement. #COVID19pic.twitter.com/o6uSptZHHO
Les "premiers impacts" du confinement attendus "en fin de semaine prochaine"
Alors que le gouvernement a annoncé vendredi la prolongation du confinement au moins jusqu'au 15 avril, les autorités espèrent pouvoir en voir "les premiers impacts" en "fin de semaine prochaine", a indiqué le Dr Arnaud Fontanet, épidémiologiste à l'Institut Pasteur, et membre du Conseil scientifique installé par le gouvernement.
Un objectif de 14.000 lits en réanimation
Prenant la parole, le ministre de la Santé Olivier Véran a indiqué que le gouvernement souhaitait augmenter le nombre de lits en réanimation à "14 à 14.500", contre 5.000 initialement, pour faire face à l'afflux de malades.
Plus d'un milliard de masques commandés
Alors que la polémique sur la pénurie de masques n'a cessé d'enfler depuis l'aggravation de l'épidémie, Olivier Véran a annoncé que la France avait commandé "plus d'un milliard" de masques notamment à la Chine. "Un pont aérien étroit et intensif entre la France et la Chine a été mis en place de manière à faciliter les entrées des masques sur notre territoire", a-t-il ajouté en rappelant que la France a besoin de 40 millions de masques par semaine.
La France, a précisé le ministre, produit 8 millions de masques par semaine. "Nos réserves ne sont pas infinies", a-t-il souligné.
50.000 tests rapides et 30.000 tests rapides par jour d'ici fin avril
Sur la question des tests, Olivier Véran a assuré que la France allait monter en régime avec "50.000 tests" classiques par jour d'ici fin avril, auxquels s'ajouteront "plus de 100.000" tests rapides par jour "au mois de juin".
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"La France a passé une commande pour 5 millions de tests rapides qui (...) permettront d'augmenter nos capacités de dépistage de l'ordre de 30.000 tests supplémentaires par jour au mois d'avril, 60.000 au mois de mai et plus de 100.000 tests par jour au mois de juin", a-t-il indiqué. Ils s'ajouteront aux "50.000 tests" classiques qui seront réalisés chaque jour "d'ici la fin du mois d'avril", contre 12.000 actuellement.
Ehpad : un isolement individuel des pensionnaires
Le ministre de la Santé a aussi indiqué qu'il allait demander "aux établissements de type Ehpad d'aller vers un isolement individuel" pour chacun de leurs pensionnaires afin d'"aller plus loin" dans la protection des personnes âgées. Le gouvernement va également demander de "tester en priorité pour le virus le personnel qui travaille au sein des Ehpad".
"Le plan bleu nous a permis de prendre des mesures difficiles humainement", avec "l'interdiction des visites, l'éloignement des familles, l'identification partout où c'était possible au sein des Ehpad de secteurs dédiés aux malades atteint du coronavirus", a-t-il relevé, en notant qu'il s'était "engagé à déstocker chaque jour 500.000 masques" chirurgicaux pour ces établissements.