Si le gouvernement n'a pas encore communiqué tous les détails sur le déconfinement progressif espéré au 11 mai, une chose est sûre : il faudra encore limiter la propagation du coronavirus. Pour ce faire, en l'absence d'un vaccin et d'un traitement efficace connu, Edouard Philippe insiste sur trois "outils" pour assurer la prévention contre le virus, que sont "les gestes barrières", "l'isolement des porteurs du virus", "les tests rapides" avec l'objectif de 500.000 tests virologiques par semaine à la mi-mai.
Les CHU et les laboratoires du CNRS et de l'Inserm mobilisés
Sur le papier, le compte est bon. Dans 20 CHU de France, des automates sont en train d'être installés et seront capables à eux seuls de réaliser près de 300.000 tests par semaine. 100.000 pourront être faits dans les laboratoires du CNRS et de l'Inserm, et dans une cinquantaine de laboratoires vétérinaires, habitués à chercher des coronavirus chez les animaux, près de 150.000 tests devraient pouvoir être réalisés. Sans oublier les 4.000 laboratoires d'analyses médicales privés, qui seront la plaque tournante du dispositif, puisque c'est là où se fera la majorité des prélèvements.
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"500.000 tests par semaine suffiront-ils ?"
Mais pour que tout cela fonctionne, le gouvernement doit encore déterminer comment identifier les personnes à tester. Car si on sait déjà qu'il faudra avoir des symptômes, on ne sait pas encore si les tests seront prescrits par les médecins ou si chacun pourra se rendre directement en laboratoire ou dans un "corona-drive", après avoir répondu par exemple à un questionnaire simple sur internet.
Sur le plan technique, là aussi des questions demeurent. Si les machines sont suffisamment nombreuses, y aura-t-il assez de kits de prélèvement ? Mais surtout, "est-ce que 500.000 tests par semaine suffiront pour tester toutes les personnes symptomatiques en France ?", s'interroge Lionnel Barrand, président du syndicat des jeunes biologistes. "Et les personnes avec qui elles ont été en contact", précise-t-il, car le virus peut être transmis à une personne sans que celle-ci développe forcément des symptômes.
Enfin, pour récupérer les résultats, il n'y aura pas besoin d'aller dans les laboratoires vétérinaires ou de recherche. Les résultats des tests seront transmis aux laboratoires d'analyses médicales, qui eux se chargeront de les valider et de les communiquer aux patients. Du côté des hôpitaux, on espère pouvoir envoyer le résultat directement par SMS sur le portable de la personne testée.