Peut-on concilier confinement et alimentation saine? A l'heure où des millions de Français sont contraints de rester chez eux, en raison de l'épidémie de coronavirus, la tentation est grande pour beaucoup de changer d'alimentation, que ce soit par manque de temps, mauvaise organisation, ou tout simplement en privilégiant des aliments sucrés souvent réconfortants pour le moral. Invité lundi d'Europe 1, le médecin et nutritionniste Patrick Serog est venu donner quelques conseils pour bien manger pendant les prochaines semaines, et éviter la prise de kilos superflus.
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Prend-on vraiment du poids en confinement ?
Selon Patrick Serog, il est "normal" de prendre du poids en période de confinement, notamment parce que la dépense énergétique "diminue d'environ 15%". Et face à cette réduction de l'activité et à la modification de l'alimentation, tout le monde n'est pas égal. "Cela dépend de chaque individu, de comment il va se comporter, mais aussi de sa proportion personnelle à prendre du poids", explique le nutritionniste au micro de Mélanie Gomez. "Quand vous avez déjà un surpoids, vous avez des facilités à reprendre des kilos supplémentaires."
Par ailleurs, au-delà de la difficulté de perdre les kilos accumulés, la prise de poids peut surtout provoquer des ennuis de santé. Ainsi, "au-delà d'un certain poids limite, l'organisme va métaboliquement se dérégler, avec par exemple une glycémie qui va augmenter et pourquoi pas déclencher un diabète". Enfin, insiste Patrick Serog, "vous n'avez aucun intérêt à prendre du poids par rapport à une infection de type Covid-19, car plus on est gros et plus on a des problèmes de diabète, plus on a des risques de complications".
L'importance d'organiser ses repas
Contrairement à ce qu'on pourrait croire, remplir son frigo et son congélateur à ras bord "est une très bonne idée", note Patrick Serog, qui rappelle que c'est en sortant qu'on s'expose au coronavirus. En revanche, nuance-t-il, "cela dépend de ce que l'on achète". Et le médecin d'inviter plutôt à cuisiner soi-même et surtout à organiser ses repas à l'avance.
Par exemple, plutôt que de se ruer sur les desserts très sucrés, "comme on a le temps, on peut cuisiner des desserts parfois beaucoup moins caloriques que ce qu'on trouve à l'extérieur". Et prévoir ses repas à l'avance peut être intéressant pour éviter de se lasser. "On ne s'aperçoit pas qu'on change d'alimentation si on fait un programme sur trois semaines", explique Patrick Serog, "alors que si vous le faites sur sept jours, et que vous recommencez la même chose toutes les semaines, à un moment vous allez craquer."
Patrick Serog conseille ainsi aux familles d'"essayer ensemble de se faire une liste avec ce qu'on a envie de manger, puis d'organiser ses repas sur trois semaines, et faire ses courses en fonction de ça".
Manger à heures fixes et ne pas oublier les légumes
Si la période de confinement peut s'accompagner d'une désorganisation, avec des repas à des horaires inhabituelles, parfois seulement composés d'un plat, Patrick Serog rappelle l'importance de conserver des horaires fixes avec des repas complets. "La ritualisation est extrêmement importante", martèle-t-il, "plus on est confiné, plus on doit ritualiser".
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Au déjeuner, ajoute-t-il, "il faut conserver une petite entrée, un plat principal, un laitage et un dessert, pour ne pas avoir envie de grignoter tout l'après-midi. Et le soir, il faut refaire un repas, mais à la place des féculents, on ajoute des légumes". Et s'il est plus difficile de conserver des légumes frais sur la durée en cette période de confinement, l'invité d'Europe 1 rappelle que les légumes surgelés sont "une très bonne option", notamment en raison de leur faible teneur en sel. "Ce sont des produits traités immédiatement après la cueillette", explique-t-il. Ainsi, "on peut les cuisiner en utilisant la quantité de sel ou de poivre qu'on veut, alors que, dans les conserves, la quantité de sel est supérieure".
Le chocolat, un bon moyen de se faire plaisir
Bien sûr, surveiller ses kilos ne doit pas signifier qu'il faut renoncer à tout plaisir. Et le chocolat peut être une bonne idée pour un goûter entre le déjeuner et le dîner. "Il faut pouvoir le doser de manière satisfaisante", prévient toutefois Patrick Serog, estimant qu'on peut en manger "jusqu'à 30 grammes par jour".