Alors que l'épidémie de coronavirus continue de circuler en France, les files d'attente s'allongent devant les laboratoires d'analyses. Si vous voulez vous faire tester, vous êtes sans doute déjà au courant que vous devrez prendre votre mal en patience : depuis la rentrée, les centres de dépistages sont submergés. Et par conséquent, le délai pour recevoir ses résultats est long. Avec un million de tests par semaine, la cadence est une des plus élevée : la France est le troisième pays d'Europe à dépister le plus. Et les laboratoires commencent à manquer de réactifs, ces substances chimiques qui permettent d'analyser le prélèvement et de déterminer si le test est positif.
Avec environ 20% de tests en plus chaque semaine, les commandes de réactifs ont du mal à suivre. "A chaque fois qu'on est arrivés au niveau technique pour rendre dans des délais raisonnables, on monte la barre", note François Blanchecotte, président national du syndicat des biologistes. "A un moment donné, c'est vrai que ça coince ! Une entreprise industrielle, elle ne s'adapte pas avec trois fois plus de commandes. On l'a bien vu avec la production de masques en France, le temps que ça a demandé."
Des tests jetés faute de traitements
Les fournisseurs sont également sollicités par tous les pays du monde. Par conséquent, les délais de livraison de réactifs s'allongent et certains tests sont jetés sans avoir pu être traités dans les temps. Faute de résultats, les patients positifs ne sont pas isolés et la contamination progresse.
"Si on veut pouvoir prévenir les personnes contaminées par la personne que l'on teste, il faut bien que le résultat soit rendu avant que la personne n'ait contaminé tout le monde, sinon ça ne sert à rien, à part à compter les malades !", souligne Bertrand Legrand, généraliste à Tourcoing. Il fulmine contre les tests inutiles et les réactifs "gâchés". Beaucoup de généralistes demandent ainsi les tests soient effectués sur prescription.