"On était en moyenne à 35 entrées par jour dans les réanimations en Île-de-France jusqu'à mercredi. Jeudi, vendredi et samedi, on a eu à peu près 90 entrées", illustre Aurélien Rousseau. Invité d'Europe midi, dimanche, le directeur de l'Agence régionale de Santé (ARS) fait part de la "très forte accélération" de la deuxième vague de coronavirus en région parisienne. "À l'heure où je vous parle, 67% de nos lits de réanimation sont occupés par des patients Covid", indique-t-il.
"Notre responsabilité est d'anticiper toutes les hypothèses"
Selon le directeur de l'ARS Île-de-France, "quelques établissements" de la région ont en outre "fait face à des arrivées soudaines" d'un grand nombre de patients, "avec des effets de vague" ces dernières heures, notamment l'hôpital privé d'Antony, dans les Hauts-de-Seine, et l'hôpital de Versailles. Dans une semaine, le taux d'occupation des services de réanimation devrait "être autour de 90%" dans la région, d'après Aurélien Rousseau.
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"Ce que nous scrutons avec beaucoup d'attention et un peu d'angoisse, ce sont les résultats des contaminations qu'on verra mardi ou mercredi, qui devraient traduire l'impact du couvre-feu mis en place en Île-de-France il y a maintenant huit jours", poursuit le responsable. "La force de la dynamique épidémique est telle qu'on peut se demander si ça suffira", craint-il. Mais "les autorités politiques seront en situation de prendre les décisions. Notre responsabilité est d'anticiper toutes les hypothèses, celle de la dégradation également."
Un système hospitalier "sous une tension inouïe"
Car en Île-de-France, "le système de santé est à la fois plus prêt qu'en mars dernier, parce qu'il y a des éléments qu'on n'avait pas, comme des masques, des respirateurs, des médicaments, mais il est aussi sous une tension inouïe, parce que les soignants ont déjà vécu plusieurs mois de crise", alerte Aurélien Rousseau. "C'est notre responsabilité collective de les protéger d'un afflux massif."
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"On est dans une course de fond, on a plusieurs mois devant nous à tenir", martèle-t-il. "Évidement que c'est lourd, quelque fois décourageant. Mais le plus décourageant, ce serait si nous ne parvenions pas à faire face, à prendre en charge tous les patients qui en ont besoin."