Avec la rentrée, de plus en plus de Français souhaitent se faire tester et savoir s'ils ont contracté ou non le coronavirus. Mais comment réduire les longues files d'attente devant les laboratoires ? "Je pense qu’il faut prioriser les personnes qui ont des symptômes et prendre des gens à l’extérieur des laboratoires en plus grand nombre, avec peut-être une méthode salivaire", répond mercredi sur Europe 1 François Blanchecotte, président du Syndicat national des biologistes. Et ces tests salivaires devraient arriver assez rapidement. "D'après les contacts que j’ai eus au Centre national de référence des maladies respiratoires, c’est plutôt positif : on devrait les avoir d’ici 15 jours", annonce François Blanchecotte.
"Ça va beaucoup plus vite et c’est beaucoup moins douloureux"
D'ici deux semaines donc, les prélèvements salivaires seront là, et ils seront "aussi fiables" que les tests PCR. "Parce que c’est la même technologie qui est employée ensuite. Simplement, on diffère le prélèvement : on prélève dans la bouche, ça va beaucoup plus vite et c’est beaucoup moins douloureux", détaille François Blanchecotte. "Les laboratoires privés sont en train de s’équiper pour traiter plus de prélèvements", dit-il.
Aujourd'hui, le président du Syndicat national des biologistes estime "qu'une personne sur quatre" n’a rien à faire dans les files d’attente devant les laboratoires. "Ce sont des gens qui viennent pour se rassurer, mais on ne peut pas reprocher aux Français de ne pas vouloir se rassurer dans une période où les cas positifs augmentent", explique-t-il.
"J’aurais aimé des dépistages de masse, mais ciblés"
Surtout que, depuis quelques jours, il n’est plus nécessaire d’avoir une ordonnance pour se faire dépister. "Et comme nous ne pouvons pas faire rentrer 50 personnes en même temps, les files s'allongent", déplore François Blanchecotte, qui rappelle que même avec un rythme soutenu (cinq minutes par personne), le nombre de gens testés reste relativement faible : douze personnes par heure.
La stratégie du gouvernement "d’ouvrir les vannes" et de laisser tout le monde se tester est donc critiquable, selon lui. "J’aurais aimé des dépistages de masse, mais ciblés sur des populations sur lesquelles on pouvait avoir une circulation active du virus", conclut François Blanchecotte.