Des malades qui, en temps normal, pourraient avoir accès à des lits de réanimation, en sont-ils privés à cause de l'ampleur de la crise sanitaire suscitée par l'épidémie de coronavirus ? C'est la question que posent deux associations, qui ont déposé un référé-liberté devant le Conseil d'Etat, jeudi. Elles demandent une clarification des conditions d'admission des patients.
"On sait qu'il y a des choix qui sont faits, toute l'année, en fonction de critères médicaux", expliquent ces associations. Mais elles estiment qu'avec le manque de lits et de respirateurs, la situation s'est aggravée, notamment pour les personnes âgées. Elles réclament donc un "protocole explicite" pour encadrer cette prise de décision, et ne pas la faire reposer sur les seuls médecins.
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"Le gouvernement est responsable de cette pénurie"
"Il est évident qu'en l'état actuel de la situation sanitaire, l'âge est beaucoup plus pris en compte et les facteurs qu'on appelle de comorbidité sont appréciés de manière beaucoup plus sévère", estime Me Guillaume Hannotin, avocat de l'association Coronavictimes, interrogé par Europe 1. "Pourquoi ? Parce qu'il y a un critère qui n'est pas énoncé, qui est le critère de la carence matérielle et le médecin n'est pas responsable de cette pénurie. C'est le gouvernement qui est responsable de cette pénurie."
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Tous les réanimateurs contactés par Europe 1 assurent eux qu'il n'y a pas de "barrière d'âge" et que l'admission en réanimation est toujours évaluée en fonction de l'état du patient, mais aussi de l'état des autres malades autour de lui au même moment. "Alors, oui, il y a des choix, mais on fait aussi toute l'année, c'est le cœur même notre métier" martèle l'un d'eux.