La tendance se confirme de semaine en semaine : faire un test virologique (PCR) pour savoir si on est contaminé par le coronavirus n'est pas une mince affaire. Dans certaines zones du territoire, comme à Paris et en Île-de-France, il faut deux semaines pour avoir un rendez-vous et près d'une semaine pour avoir des résultats. La chaîne de dépistage se grippe face à la demande toujours plus forte et cela entraîne une situation pénible pour les personnes désireuses de savoir si elles "l'ont eu" ou pas.
Devant ce laboratoire parisien, toutes les raisons sont bonnes pour être dépisté. "Je pars en vacances dimanche prochain", explique une jeune femme qui, "pour être sûre", a "préféré faire le test avant de partir". "Je voudrais savoir si je suis potentiellement porteuse ou pas", abonde une autre patiente dans la file d'attente.
"Psychose"
Mais devant ces Français toujours aussi nombreux à vouloir savoir s'ils ont ou non le Covid-19, faut-il faire une hiérarchie ? "J'ai mal à la tête et j'ai eu le nez qui coule", décrit Martin. Malgré ces symptômes, en raison de cette affluence, le jeune homme va devoir attendre quatre jours pour savoir s'il est effectivement contaminé. "Là, je vous avoue que je trouve ça un peu trop", regrette-t-il. "Il y a une forme de psychose vis-à-vis de cette pandémie. Je comprends que dans notre société où on entend plus parler de la maladie et de la mort, tout le monde réagit de manière un peu irrationnelle."
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L'allongement des délais s'explique par le fait que les machines qui lisent les résultats tournent à plein régime et tombent en panne. Karine, qui veut se rassurer avant d'aller voir ses parents, a "conscience" de participer à l'engorgement actuel du système de dépistage.
Les vacances n'arrangent rien
Dans le même temps, cette patiente justifie sa décision de se rendre en laboratoire pour connaître sa situation immunitaire : "On nous dit aussi de protéger nos aînés, donc là, c'était vraiment la seule solution qu'on a eue pour se rassurer un peu", avance-t-elle. "On nous dit de se tester. Mais si on nous avait dit que ça ne servait à rien, on ne l'aurait pas fait." Les vacances des biologistes n'arrangent rien : à côté de l'établissement visité par Europe 1, le laboratoire affiche sur sa devanture "Fermeture annuelle, du 1er au 30 août".