Plus de 11.000 nouveaux cas de contamination au Covid-19 ont été enregistrés en une semaine. 1:43
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Victor Dhollande, édité par Romain David
La dégradation des indicateurs de suivi de l'épidémie de Covid-19 laisse supposer que la France se trouverait au pied d'une deuxième vague de contaminations. Toutefois, les programmes de dépistage et l'approvisionnement en masques permettent au pays d'être mieux armé qu'au printemps, lors du pic épidémique.
DÉCRYPTAGE

Depuis quelques jours, Jean Castex et son gouvernement répètent que le pays se trouve dans un moment charnière, où "l’épidémie peut basculer dans le mauvais sens". Le Premier ministre a même assorti ses déclarations de nouvelles mesures comme l’extension du port du masque obligatoire à l’extérieur et le prolongement de l’interdiction des rassemblements de plus de 5.000 personnes jusqu’au 30 octobre. Il faut dire que le nombre de personnes diagnostiquées positives au Covid-19 dépasse chaque jour la barre des 1.000 nouveaux cas.

En tout, plus de 11.000 cas ont été enregistrés en une semaine. Et le seuil d’alerte a été dépassé dans plusieurs départements. Pour de nombreux professionnels de la santé, notamment les chefs de service en réanimation qui voient les cas se multiplier, ces indicateurs trahissent le début d’une deuxième vague.

"Nous sommes encore dans la phase où nous pouvons intervenir"

Dominique Costagliola, directrice de recherche à l’Inserm, est plus prudente. Pour elle, la France n’est pas dans la même situation qu’au mois de mars. "Nous sommes plutôt dans la même situation qu’en janvier ou février. L’épidémie était là, avec des contaminations à bas bruit, mais l’hôpital n’était pas encore submergé. Cela veut dire que nous sommes encore dans la phase où nous pouvons intervenir", fait valoir auprès d'Europe 1 cette chercheuse pour qui le pays, désormais, est mieux armé que cet hiver. "On a des tests, on a des masques", souligne-t-elle.

Une progression plus faible des hospitalisations en réanimation

Si tous les indicateurs sont en hausse, ils n’ont encore rien de comparable avec ce que l'on a vu au mois de mars. Avec moins de 400 personnes en réanimation dans toute la France, on est revenu au même seuil que le 15 mars dernier. Cinq jours plus tard, 1.300 patients étaient dans un état grave. Or, ces derniers jours les services de réanimation se sont remplis beaucoup moins vite. L'Hexagone se trouve peut-être au pied de la deuxième vague, mais tous les spécialistes sont catégoriques, on a encore les moyens de contrôler la reprise épidémique.