Un périple de 48 heures pour se rendre à Pékin puis rentrer en France, seules. Alors que le premier avion de rapatriement des Français de Wuhan part aujourd'hui de Paris pour une arrivée en Chine demain, avec un retour en France prévu vendredi ou samedi, certains ressortissants reviennent par leurs propres moyens. C'est le cas de Pauline et Alexandra, deux étudiantes en programme d’échange avec Wuhan, et qui en sont rentrées mardi sans contrôle et sans aide des autorités. Leurs familles regrettent un laxisme de la part de ces dernières.
"Toutes les personnes portaient un masque, mais il n'y a pas eu de contrôle"
Les deux étudiantes entendent parler du coronavirus pour la première fois le soir du réveillon du Nouvel an à Wuhan. Elles décident donc de passer quelques jours à la campagne en attendant que l’épidémie se tasse. Devant l’ampleur de la crise, elles reçoivent un appel du consulat français qui leur conseille de rentrer. Mais elles doivent alors se débrouiller toutes seules : commence alors un périple de 48 heures pour se rendre à Pékin, à 1.800 km de là, pour prendre un avion.
"On a pris les vols nous-mêmes, le train nous-mêmes... c’était un peu compliqué", confie Alexandra. Les deux étudiantes font escale à Munich, et même si elles arrivent de Chine et qu’elles portent un masque, aucun contrôle n'est réalisé à la descente de l’avion. "Toutes les personnes dedans portaient un masque, les hôtesses de l’air y compris, mais à Munich, il n'y a pas eu de contrôle, ! Alors que l'avion venait directement de Chine, de Pékin !"
Le dispensaire de Lyon Saint-Exupéry "surpris" de les voir arriver
A l’aéroport de Lyon-Saint-Exupéry, rebelote, aucun contrôle. Un laxisme qui rend son père, Pascal Bernard, furieux. “Il n’y avait aucun contrôle sanitaire ! On est allés consulter le dispensaire médical de 'St-Ex' de nous-mêmes !", s'indigne-t-il, en dénonçant l’absence de prise en charge depuis leur arrivée sur le territoire français. "Personne ne nous a guidés, ils ont même été surpris de nous voir arriver. Mais si ma fille avait été contaminée, on pouvait très bien jeter son masque à la poubelle et rentrer chez nous directement, et tout allait bien !…."
Alexandra ne sait pas encore quand elle retournera en Chine, où elle avait prévu de terminer ses études. 250 Français seront rapatriés par l'avion qui décollera mercredi de Paris. En France, un quatrième cas de contamination a été confirmé mardi.